Gabon – Controverse autour de l’exil de la famille Bongo : la justice évoque des raisons de santé

L’ancien président gabonais Ali Bongo Ondimba, qui était en résidence surveillée à Libreville depuis le coup d’Etat d’août 2023, est arrivé dans la nuit de jeudi à vendredi 16 mai 2025 en Angola avec son épouse et son fils, a annoncé la présidence angolaise. Au cours d’un point de presse tenu dans la même journée au parquet général de la Cour d’appel judiciaire de Libreville, les autorités judiciaires ont annoncé la mise en liberté provisoire de Sylvia Bongo et de Noureddine Bongo Valentin. Eddy Minang, procureur général de la République a indiqué que la décision datant du 14 mai avait été prise en raison de l’incompatibilité de l’état de santé des prévenus avec le milieu carcéral.

Le bombardier CS-DVI, envoyé par le président João Lourenço, a atterri à Luanda dans la nuit du 15 au 16 mai 2025 avec à son bord l’ancien président Ali Bongo Ondimba, son épouse Sylvia Bongo Ondimba et leur fils Noureddine. Attendu depuis la semaine dernière sur la question,  Eddy Minang, procureur général près la Cour d’appel judiciaire de Libreville a indiqué à la suite du communiqué de la présidence angolaise que la famille Bongo était bel et bien en terre angolaise. Ce en précisant que la libération de Sylvia et Noureddine Bongo était provisoire et que leur remise en liberté « n’interrompt nullement le cours normal de la procédure qui se poursuivra jusqu’à la tenue d’un procès juste, transparent, équitable et dans les délais raisonnables ».

«Le 12 mai 2025 Me Gisèle Eyué Bekalé, avocate au barreau du Gabon, adressée au procureur général de demande élargissement provisoire pour le compte de Sylvie Marie Aimé Valentin épouse Bongo et Noureddine Bongo Valentin.Dans celle ci, elle a légué que l’état de santé de ses clients était préoccupant et produisait à cet effet des syndicats médicaux délivrés par le médecin chef de la prison et par le médecin général Jean-Raymond Nzenze de l’hôpital d’instruction des armées Omar Bongo Ondimba. Saisi par le procureur général, l’agent judiciaire de l’État déclarait ne pas s’opposer aux deux demandes pour des raisons humanitaires.Le mercredi 14 mai 2025, la première chambre d’accusation spécialisée leur accordait la liberté provisoire, en raison notamment de leur état de santé devenu incompatible avec le milieu carcéral, selon leur médecin traitant.»

Eddy Minang, Procureur général près la Cour d’appel judiciaire de LibrevilleGabon

Cette libération fait suite à la visite officielle du président angolais, président en exercice de l’Union africaine, João Lourenço le 12 mai. L’ancienne première dame Sylvia Bongo et son fils, Noureddin Bongo avaient été arrêtés et étaient maintenus quasiment au secret depuis plus d’un an suite au coup d’État ayant entraîné la chute du régime d’Ali Bongo Ondimba, dans la nuit du 29 au 30 août 2023. 

«Je tiens à rappeler que la liberté est le principe et la détention l’exception et que cette mise en liberté provisoire, qui a été ordonnée pour des raisons médicales, s’inscrit dans le strict respect des dispositions des articles 132 et 143 du Code de procédure pénale.Enfin, je précise que cette mesure, cette décision de mise en liberté provisoire, n’interrompt nullement le cours normal de la procédure qui se suivra, qui se poursuivra jusqu’à la tenue d’un procès juste, transparent, équitable et dans les délais raisonnables. »

Eddy Minang, Procureur général près la Cour d’appel judiciaire de LibrevilleGabon

La décision pourrait contrarier au Gabon, de voir un procès sans les principaux accusés. Dans ses promesses électorales, le président Brice Clotaire Oligui Nguema avait promis au cours d’une interview qu’il y aurait un procès pour Sylvie Bongo et Noureddine Bongo. Il avait notamment affirmé que la justice détenait “des preuves” que c’est l’épouse d’Ali Bongo qui signait des documents après l’accident vasculaire cérébral de l’ex-chef d’Etat. Pour les observateurs, cet exil n’est cependant pas hasardeux. En effet, le 30 avril, deux semaines après l’élection de Brice Oligui Nguema, l’Union africaine a levé les sanctions qui pesaient sur le Gabon depuis deux ans. Le pays a été réintégré à l’institution, néanmoins cette dernière a, en même temps, adopté une résolution exigeant la libération de la famille Bongo. 

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