Africa24 TV

Gabon – Recommandation du Dialogue national inclusif : suspension du Parti démocratique gabonais

Gabon : présentation des recommandations du Dialogue national inclusif

Les travaux des commissions du Dialogue national inclusif ont été présentés samedi 27 avril en plénière au stade d’Angondjé dans le nord de Libreville. Parmi les recommandations prises après plus de trois semaines de travaux, les délégués, qui ont examiné les contributions du peuple gabonais en amont du Dialogue, ont décidé de la suspension du Parti démocratique gabonais, ex-parti au pouvoir, et de ses partis alliés; ainsi que la suspension de tous les partis politiques jusqu’à la mise en place de nouvelles règles de création des partis politiques au Gabon. Sanction plus sévère : les délégués ont retenu une inéligibilité des dirigeants du PDG à tout mandat électif pendant 3 ans. La transition en cours au Gabon, qui devait initialement s’achever en août 2025, a été fixée à deux ans.

Les participants au Dialogue national inclusif ont acté la “refondation” du Gabon, comme voulu le 2 avril lors du lancement de ces travaux pour tourner la page de l’ère des Bongo. Très attendue, la commission Politique, présidée par le Pr Noël Bertrand Boundzanga, a retenu certaines des doléances formulées par les citoyens comme la prise de sanctions contre le Parti démocratique gabonais, accusé d’être à l’origine des difficultés économiques et sociales du Gabon, ainsi que d’un recul démocratique. 

“Les commissaires proposent de consacrer dans la future Constitution un régime présidentiel […] suspendre le Parti démocratique gabonais […] et les partis politiques alliés à ce parti […] et également rendre inéligibles ses principaux responsables pendant trois ans.”

Noël Bertrand Boundzanga, Président de la commission Politique au Dialogue national inclusifGabon

La transition, en cours depuis le 30 août 2023, bénéficiera d’une durée de deux ans avec une option d’une année supplémentaire, en cas de “force majeure”. La transition, que préside le général Brice Oligui Nguema, devait initialement arriver à terme en août 2025. Les participants au Dialogue national inclusif ont par ailleurs choisi le passage à un régime présidentiel, au lieu du régime semi-présidentiel actuel, ce qui signifie que le chef de l’Etat serait en même temps chef du gouvernement. 

“Grâce à votre engagement, à votre esprit d’ouverture et à votre volonté de dialogue, nous avons pu poser les jalons d’un avenir meilleur, pour notre cher pays le Gabon.”

Jean-Patrick Iba-Ba, Archevêque de Libreville, président du Dialogue national inclusifGabon

A Angondjé, de nombreuses recommandations ont été prises aussi en vue d’améliorer les conditions de vie des Gabonais et d’impulser l’économie, en la rendant compétitive et diversifiée hors hydrocarbures et en la centrant sur l’intérêt national en priorité. 

“Il faut améliorer les procédures de régularisation et d’attribution des titres fonciers et évoluer vers le concept d’une famille, un logement au Gabon.”

Elsa Ayo Bivigou, Président de la commission Sociale au Dialogue national inclusifGabon

“Nous privilégierons nos mines, nous privilégierons l’industrie du bois, les TIC et un peu d’agro-industrie. Bref, il nous faut diversifier par intensification des filières traditionnelles, mais également diversifier par la création de nouvelles filières ou par la remontée de filières.”

Gabriel Zomo Yebe, Président de la commission Économie au Dialogue national inclusifGabon

Les recommandations prises au Dialogue national inclusif seront remises au président de la République dans un rapport général, de façon solennelle le 30 avril. Elles devront ensuite être matérialisées dans les lois du Gabon, après référendum, pour être mises en œuvre. Pour Murielle Minkoue Mintsa, rapporteur général, ce Dialogue national inclusif augure d’une ère nouvelle pour le Gabon. 

“Mesdames et messieurs, toutes les conclusions innovantes de ce dialogue constituent certes, pour certains mais pas pour tous, un petit pas; mais un pas pour aller plus loin vers la construction du Gabon nouveau tant rêvé par nos ancêtres et qui arrive enfin chez nous.“

Murielle Minkoue Mintsa, Ministre de la Réforme des institutions, rapporteur général du DNIGabon
Quitter la version mobile