Le Parlement examine une loi visant à lever l’interdiction des mutilations génitales féminines (MGF) depuis le 4 mars 2024. Certains députés gambiens estiment que la pénalisation de cette pratique constitue une atteinte à la liberté culturelle et religieuse. Cependant, l’Organisation mondiale de la santé souligne les risques graves pour la santé liés à ces pratiques. Malgré l’interdiction imposée en 2015 par l’ancien président Yahya Jammeh, la Gambie envisage maintenant de dépénaliser les MGF.
Des défenseurs des droits de la femme et de la jeune fille crient à une régression en Gambie. Dans le pays d’Afrique de l’Ouest, le Parlement examine depuis le 4 mars 2024, une loi pour la levée de l’interdiction des mutilations génitales féminines. Soutenant l’abrogation de la loi, l’imam gambien Abdoullie Fatty a appelé à une mobilisation nationale massive pour défendre la pratique de l’excision, qui selon lui, est admise par l’islam.
“La constitution gambienne devrait prévaloir sur toute autre loi ou protocole. L’Occident devrait cesser de nous imposer des problèmes qui pourraient créer de l’instabilité dans ce pays. Nous ne pouvons pas leur permettre d’arrêter et d’emprisonner nos mères et nos grands-mères parce qu’elles pratiquent leurs droits religieux et leurs croyances culturelles. Notre position est donc que la loi doit être abrogée pour que la paix règne en Gambie”.
Abdoullie FATTY, Imam – Gambie
La pénalisation des mutilations génitales féminines est une violation des citoyens à pratiquer leur culture et leur religion, selon une partie des députés gambiens. Cette pratique n’a aucun effet bénéfique sur la santé et peut entraîner de nombreux problèmes médicaux graves, selon l’Organisation mondiale de la santé. L’organisme onusien attribue à ces pratiques des risques accrus d’hémorragies, d’infections, de transmission du VIH et de rétention urinaire.
“Les conséquences immédiates peuvent être des blessures physiques, des douleurs, des blessures, des saignements qui peuvent évoluer vers un choc hypovolémique s’ils ne sont pas contrôlés et peuvent parfois entraîner la mort si l’on n’arrive pas à l’hôpital à temps. La plupart du temps, ces mutilations ne sont pas effectuées dans des conditions stériles”.
Babading DAFFEH, Avocat – Gambie
L’ancien président Yahya Jammeh a interdit les mutilations génitales féminines en 2015 et a imposé de lourdes amendes et des peines de prison à ses auteurs. La Gambie marquait ainsi son adhésion au Protocole de Maputo, ratifié le 25 mai 2005 par le pays. Une deuxième lecture du projet de loi pour la dépénalisation des MGF est prévue le 18 mars 2024 au Parlement gambien.