Après une interruption de quelques jours, la grève des médecins a repris le 9 avril 2024 au Kenya. Face à la persistance des revendications du personnel de santé, le ministère kényan de l’Intérieur a lancé un sévère avertissement dans un communiqué. En grève depuis le 15 mars, les médecins kényans réclament le paiement des arriérés de salaires impayés, en violation de la convention collective de 2017. Appelant à la fin de la grève, le ministère de la Santé a évoqué un déficit financier de 37,7 millions de dollars, nécessaire pour répondre aux revendications du syndicat du personnel de santé.
Après une interruption de quelques jours, la grève des médecins a repris le 9 avril 2024 au Kenya. Face à la persistance des revendications du personnel de santé, le ministère kényan de l’Intérieur a lancé, par voie de communiqué de presse, un avertissement sévère. Le ministre Kithure Kindiki a ordonné une action contre les grévistes. Dans certains comtés, des mesures, notamment la suspension des salaires, sont désormais appliquées contre les médecins absents de leurs postes.
“Le gouvernement n’a d’autre choix que de prendre des mesures contre les médecins en grève. Et j’ai demandé par la présente au département de gestion des services publics du comté et au trésor du comté d’arrêter immédiatement le traitement des salaires et le paiement des médecins concernés. Par la suite, nous procéderons au licenciement sans préavis de tous les médecins qui continuent à être en grève”.
Mutahi Kahiga, Gouverneur du comté de Nyeri – Kenya
En grève depuis le 15 mars, les médecins kényans exigent le paiement des arriérés de salaires non-perçus, une entorse à la convention collective de 2017. Dans le pays où le secteur de la santé connaît une crise de main d’œuvre, le syndicat national des médecins réclame le recrutement de 3 000 stagiaires dans les hôpitaux. L’exécutif a évoqué un manque de moyens financiers pour répondre aux demandes des médecins. Appelant à l’arrêt de la grève, le ministère de la Santé a évoqué un gap financier de 37,7 millions de dollars nécessaires pour satisfaire les revendications du syndicat du personnel de santé. Une réponse insatisfaisante, selon l’opposition qui soutient le mouvement des médecins.
“Cela se produit alors que nos établissements de santé manquent cruellement de personnel. Autrement dit, nous avons vraiment besoin des services des stagiaires qui ne sont pas encore affectés. Il est imprudent de la part du régime de continuer à dépenser l’argent des contribuables pour des articles de luxe non essentiels”.
Martha KARUA, Membre de l’opposition/Avocate – Kenya
Au Kenya, plus de 4000 médecins sur 9000 que comptent le pays suivent le mot d’ordre de grève. Une mobilisation massive qui, selon le ministère de l’Intérieur, est préjudiciable à la Constitution et à l’ordre public. Il a ainsi instruit le renforcement du déploiement de policiers autour des points de rassemblement des médecins en grève.