Après la manifestation non autorisée tenue par le Front national pour la défense de la Constitution FNDC dans la nuit du 15 et ce jour 16 février 2023 à Conakry la capitale guinéenne, soldée par des altercations entre forces de sécurité et protestataires, le gouvernement de transition menace d’interdire les partis politiques.
En Guinée, des organisations politiques et sociales pourraient subir des sanctions allant de la suspension jusqu’au retrait de leurs agréments. Cette décision de la junte au pouvoir fait suite aux heurts intervenus le 16 février 2023 dans la banlieue de Conakry, la capitale. Le ministère de l’administration territoriale a indiqué que les responsabilités pénales seront établies à la suite des procédures judiciaires par les autorités compétentes.
Cette menace, elle était là depuis le début parce qu’il y avait des soupçons qui pesaient sur le CNRD de vouloir dissoudre les forces politiques les plus représentatives, à savoir l’UFDJ de Cellou Dalein Diallo. Donc, je pense que ça sera une décision extrême. Le CNRD doit éviter aujourd’hui de verser dans des positions radicales, parce que la radicalisation n’est pas de nature aujourd’hui à favoriser certainement une transition apaisée. C’est à la gente aujourd’hui, comme elle le dit et ne cesse de réclamer, de nous dire qu’elle ne prendra pas aux futures élections et qu’elle n’aura aucun candidat.
Habib Marouane CAMARA, Analyste politique
Le FNDC Front national pour la défense de la Constitution avait appelé à une marche pacfique pour réclamer la libération de ses trois responsables et de tous les autres prisonniers détenus, ainsi qu’un retour rapide des civils au pouvoir. Cette manifestation non autorisée a fini en une violente confrontation entre forces de sécurité et protestataires. Selon le FNDC, au moins deux personnes ont perdu la vie, 58 blessées par balles, au moment où le gouvernement fait état d’un bilan de 28 blessés, dont 20 agents des forces de l’ordre.
Aller sur ces extrêmes risque de mettre le pays dans des propositions radicales très compliquées et je pense que le colonel a tout intérêt de rappeler tout son camp à l’ordre. Il n’y a pas ce besoin de dissoudre un parti politique. Cette transition ne doit pas tomber dans ce piège des faucons de l’entourage du colonel Mamady Doumbia.
Habib Marouane CAMARA, Analyste politique
La suspension de ces partis en Guinée vient s’ajouter à l’interdiction des manifestations décrétée par la junte en 2022 et à la dissolution du FNDC. Selon des observateurs cés évènements pourraient détériorer la situation politique dans un pays en crise depuis plus d’une décennie.