En Guinée l’espace politique se réduit de moitié suite à la publication des résultats de la campagne d’évaluation des partis politiques du pays entre juin et septembre 2024. 174 partis ont été examinés, parmi lesquels 50 ont été dissous, cinquante autres suspendus pour trois mois et 67 formations placées sous observation. Tout comme les partis d’opposition touchés par ces mesures, les observateurs dénoncent également une tentative d’affaiblissement de la classe politique, et la restriction de l’espace démocratique.
‘’Il faut comprendre le souci de certains acteurs politiques qui estiment que cette décision vise à les écarter de la vie politique guinéenne pour ouvrir probablement grand, le boulevard au général Mamadi Doumbouya pour son maintien au pouvoir.’’
Nouhou Baldé, Journaliste politique – Guinée
Selon le ministère en charge de l’administration du territoire et de la décentralisation, cette évaluation fait partie d’un effort visant à assainir le paysage politique guinéen. Le fondement juridique de ces décisions repose principalement dans divers textes réglementaires, la loi L002 ou l’article 17 portant exercices des partis politiques en république de guinée.
‘’Pour ce qui est des conditions d’exercices des partis politiques en république de Guinée, il faut faire référence à l’article 17 de la même loi et pour que le parti politique continu d’exercer et éviter d’être suspendu ou dissout, il doit s’accommoder à certaines autres exigences posées par la loi.’’
Kalil Camara, Juriste – Guinée
Parmi les partis mis sous observation pour manquements à la réglementation en vigueur, figurent ceux du président déchu Alpha Condé et ses opposants Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré, qui sont sous la menace d’une suspension. Ils disposent cependant d’un délai de 3 mois à compter du 29 octobre 2024, pour régulariser leur situation, sous peine d’être suspendus.