En Guinée, le gouvernement de transition a annoncé la dissolution du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), une coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile. Le Front National pour la Défense de la Constitution a été le fer de lance de la contestation contre l’ancien président Alpha Condé et s’oppose depuis plusieurs mois à la junte au pouvoir. Dans un arrêté du lundi 8 août, le gouvernement de transition accuse le mouvement d’organiser des manifestations armées sur la voie publique et lui reproche d’agir comme un groupe de combat ou une milice privée.
Le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), un mouvement social, vient d’être dissous par la junte. Créé en octobre 2019, ce mouvement qui a pour vocation la défense de la Constitution de 2010, n’existera que de nom en République de Guinée. Par un communiqué du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), les nouvelles autorités justifient cette dissolution par le fait que le FNDC s’est toujours illustré par les actes de violence sur des personnes, la dégradation et la destruction des biens publics et privés.
“Je pense qu’aujourd’hui avec cette décision, le CNRD est pris en flagrant délit de contradiction par rapport à son engagement de départ, par rapport à son discours du 5 septembre. Je pense que la décision du ministère de l’administration est une décision liberticide qui porte atteinte très gravement aux libertés individuelles et civiques”
Habib Marouane CAMARA, Analyste politique
Autres arguments brandit par le CNRD, les membres du front auraient toujours posé des actes de haine ou la discrimination contre des personnes en raison de leur origine et idéologie. Le FNDC est également cité pour l’utilisation des réseaux sociaux comme outil de propagande pouvant dégénérer en extrémisme violent.
“La décision n’est pas de nature à garantir la paix, à créer un climat de stabilité et surtout à mettre tous les acteurs politiques autour de la table de dialogue. Parce qu’aujourd’hui les recommandations du FNDC ou les exigences de ce mouvement qui vient d’être dissout, c’est plus de transparence dans le processus de transition, le dialogue politique et surtout l’ouverture d’un cadre de dialogue.”
Habib Marouane CAMARA, Analyste politique
Le CNRD considère que le FNDC ne figure pas sur la liste des organisations non gouvernementales , ni sur la liste du collectif des associations, encore moins sur le répertoire des associations non gouvernementales agréées en Guinée. Une illégalité qui, selon le CNRD, met en péril la cohésion sociale et l’unité nationale.