Les autorités de la transition par le biais du ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation ont annoncé l’installation très prochaine des délégations spéciales dans les différentes communes du pays en remplacement des conseils communaux élus dont les mandats ont expiré. L’opportunité de la décision divise les acteurs de la classe politique du pays alors que la transition amorce la dernière année.
Sur l’ensemble des collectivités territoriales de la Guinée, des délégations spéciales seront installées dans les prochaines semaines. Une volonté du gouvernement de la transition, motivée par l’expiration des mandats des élus locaux, en fonction depuis 2018. Les démarches administratives ont déjà pris forme, avec notamment la constitution et l’acheminement des listes, de toutes les collectivités.
“Aujourd’hui nous savons que cette transition dans son volet politique et de manière initiale va commencer par l’organisation d’un référendum constitutionnel. Pour une question de l’implication des délégations spéciales qui pourraient une sorte de neutralité dans la conduite des affaires politique de la transition, il va de soi qu’on fasse recours à des délégations spéciales”
Aly Souleymane Camara, Analyste politique, Guinée
La question de la mise en place des délégations spéciales divise les acteurs de la classe politique en Guinée. Le gouvernement dispose des manœuvres pour mettre en place des délégations spéciales défendent les partisans du pouvoir. Pendant ce temps, des acteurs de la classe politique comme le RPG, l’ancien parti au pouvoir, estiment que cette volonté du pouvoir viole le code révisé des collectivités locales en Guinée.
“L’Etat, donc le gouvernement est dans l’impossibilité totale d’organiser les prochaines élections communales donc le ministre de l’administration du territoire, conformément à l’article 102 révisé, a le plein pouvoir de nommer des délégations spéciales à travers le pays”.
Bella Kamano, Président du parti RNPG
“Si le gouvernement n’a pas de moyens ou est dans l’incapacité d’organiser des élections, les mairies et les conseillers restent en place jusqu’aux nouvelles élections c’est ce que la loi dit. On ne peut aller à la délégation spéciale que lorsqu’il y a violations de certaines principes, lorsqu’il y a certains délits et qui sont jugés par un tribunal”
Marc Yombouno, Membre du bureau politique national du RPG Arc-En-Ciel, Guinée
Autant les autorités semblent résolues à mettre en place ces délégations dans toutes les collectivités de la Guinée, autant les acteurs politiques sont déterminés à s’opposer à la démarche de la junte. Ces derniers estiment qu’il s’agit d’une manœuvre du pouvoir, pour s’assurer le contrôle absolu sur ces entités locales, à des fins non avouables.