En Guinée les acteurs politiques alertent quant à la mise en œuvre normale du chronogramme de la transition. Au lendemain du 05 septembre 2021, le comité national du rassemblement pour le développement avait annoncé dix points stratégiques qui devraient mener à la fin de cette période exceptionnelle. Le cadre de dialogue mis en place par le gouvernement de la transition avait défini des voies et moyens pour l’exécution de ce chronogramme. A 11 mois de la fin de la transition, certains acteurs politiques qui prennent part au dialogue initié par le gouvernement, dénoncent une lenteur dans le processus qui pourrait impacter sur le calendrier électoral.
Depuis sa mise en place il y a plus d’un an, les résolutions du cadre de dialogue liées à l’exécution des 10 points inscrits au chronogramme de la transition peinent à être intégrées par le gouvernement. Le diagnostic posé par les membres de la convergence des acteurs sociopolitiques relève un retard dans la mise en œuvre des dix points, nécessaire pour sortir de la transition. Des retards qui pourraient impacter sur le calendrier électoral prévu pour être bouclé fin 2024. À ce jour, la convergence dit n’avoir aucun indice de l’existence de l’avant-projet de la nouvelle constitution à soumettre au peuple par voie référendaire.
“Nous sommes encore au point 2 qui est le programme national de recensement à vocation d’état civile qui doit nous permettre d’avoir un fichier électoral. Mais à date c’est pas encore une réalité. A cette allure si on ne se retrouve pas autour de la table pour en débattre, la nouvelle promesse donnée par le président risque de ne pas voir jour”.
Ousmane Dady Camara, Président du parti RGT, Guinée
“Je pense que toutes ces phases étaient importantes et suffisantes pour qu’aujourd’hui la première mouture de la constitution soit disponible. Nous voyons qu’il y a une nonchalance de ce côté en ce qui concerne l’élaboration de la nouvelle constitution”
Alpha Bayo, Coordinateur national de la maison des associations et ONG, Guinée
Sur les dix points du chronogramme, étalés sur plusieurs départements, il y en a dont les niveaux d’exécution sont faibles, indiquent les membres de la convergence socio-économique. Ces acteurs dénoncent aussi que la conduite du cadre de dialogue inclusif soit confiée au département de l’administration du territoire.
“Quand vous prenez les dix points du chronogramme c’est le ministère de l’administration qui a la charge d’implémenter ces points. Et nous nous sommes rendu compte que déjà que les tâches qui ont été assignées à ce département, ils ne sont pas à mesure de nous satisfaire pour le retour à l’ordre constitutionnel. Donc pour nous ca va etre une équation de trop en leur confiant la gestion quotidienne du cadre de dialogue”
Honorable Oyé Béavogui, Secrétaire général par intérim du PDG-RDA
Ces différents constats ont amené les acteurs sociopolitiques à interpeller le gouvernement à travers des recommandations pour accélérer l’exécution normale du chronogramme de la transition. Il s’agit par exemple de la mise à disposition de l’avant-projet de la nouvelle constitution par le CNT et de la relecture de l’accord dynamique signé avec la CEDEAO pour le retour à l’ordre constitutionnel.