En Guinée, le phénomène de motos-taxis remplace progressivement les moyens de transport traditionnels dans la circulation de la Capitale Conakry notamment. Entre difficultés et avantages, les pouvoirs publics travaillent sans cesse à maîtriser le phénomène, en mettant en place des exigences dans sa pratique, pour préserver la vie des usagers. L’activité est souvent pratiquée par des étudiants ou des diplômés sans emploi comme alternative au manque d’emploi.
En plein cœur de la capitale Conakry, des centaines de motos assurent le transport des citoyens vers différentes destinations. Au niveau de plusieurs carrefours, des dizaines de motards stationnés, à l’attente de passagers, qui viennent les enfourcher pour vaquer à leurs occupations. Des jeunes étudiants ou des diplômés font partie des conducteurs de ces engins, qui se substituent aux taxis et autres moyens de transport en commun à Conakry. Une activité en vogue dans le secteur informel guinéen.
“Il n’y a pas de travail en réalité. C’est cette activité qu’on a trouvé et qui nous permet de gagner le quotidien. On ne peut pas s’asseoir à la maison comme ca sans activité après les cours et c’est ce qui nous a obligé de faire cette activité malgré toutes les difficultés”
Youssouf Kanté, Elève, conducteur de moto-taxi – Guinée
“Cette activité me rapporte quelque chose pour subvenir à mes besoins et elle me met à l’abri du fait de tendre la main pour demander assistance”
Thierno Mamadou Bah, Etudiant diplômé, conducteur de moto-taxi – Guinée
La prolifération de ces motos-taxis dans la circulation à Conakry s’explique par le manque de moyens de transport en commun et les embouteillages quotidiens dans la circulation. Mais emprunter ces engins à deux roues comporte aussi des risques d’accident parfois mortel. Le rapport de la police routière de 2023 fait état de 34% d’accidents de la circulation causés par les motos-taxis à Conakry. Mais malgré ces risques, plusieurs usagers préfèrent les services de ces motos, mettant en avant leur rapidité.
“J’aime bien les déplacements sur les taxi-motos à cause de leur rapidité qui me permettent de respecter tous mes rendez-vous en évitant les embouteillages. Circuler à Conakry est difficile avec le nombre élevé de véhicules dans la circulation et les interminables bouchons”
Fodé Camara, Usager de moto-taxi – Guinée
En termes de revenus, d’autres évaluent leur gain quotidien à 200 000 francs guinéens soit environ 20 euros. Ils profitent de l’attachement grandissant des Guinéens pour les motos-taxis, au détriment des moyens de transport classiques. À ce jour, elle garde l’avantage de faciliter mieux que n’importe quel autre véhicule l’accès aux quartiers les plus enclavés de la banlieue de la capitale.
