Des manifestants ont protesté contre de nouvelles taxes devant l’Assemblée nationale le 18 juin 2024. Surnommée « Occupy Parliament », l’initiative visait à bloquer l’adoption de la loi des Finances 2024. En réponse, le gouvernement kényan a retiré huit propositions fiscales pour financer son budget 2024/2025, dont la plus contestée est la Taxe sur la Valeur Ajoutée de 16% sur le pain. L’exécutif kényan vise à lever 2,7 milliards de dollars grâce à ces nouvelles impositions pour réduire la dépendance aux emprunts extérieurs.
Rassemblés autour de l’Assemblée nationale pour protester contre l’introduction de nouvelles taxes, des manifestants ont fait face à une forte répression policière, le 18 juin 2024. Surnommée « Occupy Parliament », l’initiative avait pour but de stopper l’adoption de la loi des Finances 2024, en examen dans le pays. Interdites par la police, les manifestations ont conduit à des arrestations, notamment celle de l’activiste kényane Hanifa Farsafi. L’association du Barreau a appelé au respect des droits civils des manifestants.
“Les manifestations ont constitué un aspect crucial de l’histoire du Kenya, et tout cadre juridique les régissant doit tenir compte de leur contexte historique et de l’équilibre entre l’ordre public et le droit de se réunir, de s’exprimer et de participer à la vie publique, qui ne peut être limité que sous la direction de Article 24 de la Constitution”.
Demas KIPRONO, Avocat – Kenya
En signe d’apaisement, le gouvernement kényan a annoncé le retrait de huit propositions fiscales sur lesquelles le président William Ruto s’appuyait pour financer son budget 2024/2025. La plus disputée, la Taxe sur la Valeur Ajoutée de 16% sur le pain devrait être supprimée.
“Nous avons écouté les points de vue des Kenyans et nous sommes tous d’accord sur le fait que nous devons faire deux choses. L’une d’elles est que nous devons protéger les Kenyans de l’augmentation du coût de la vie et donc la TVA proposée de 16% sur le pain a été abandonnée. Pour soutenir la réduction du coût de la vie, nous faisons quelque chose au sujet de l’huile végétale afin de ne pas la rendre coûteuse pour les Kenyans”.
Francis KIMANI KURIA, Député – Kenya
En 2023, des hausses de l’impôt sur le revenu, les cotisations d’assurance maladie, et l’augmentation de 50% de la TVA sur les produits pétroliers à 16 % ont provoqué des manifestations contre la vie chère. L’exécutif kényan souhaite lever 2,7 milliards de dollars grâce aux nouvelles impositions, soit 1,9 % du PIB, pour réduire la dépendance aux emprunts extérieurs.