Le gouvernement français a commencé à retirer ses troupes du Niger le 10 octobre 2023, après avoir reçu l’ordre de quitter ce pays d’Afrique de l’Ouest , par les dirigeants du coup d’État de juillet qui a renversé le président Mohamed Bazoum. Le premier convoi de troupes a été escorté hors du pays par l’armée nigérienne alors qu’il se dirigeait vers le Tchad.
Des soldats français ont quitté leurs bases au Niger, mardi 10 octobre, dans un premier convoi terrestre sous escorte locale, en direction du Tchad, ont indiqué les autorités nigériennes dans un communiqué. Outre ce départ par voie terrestre des vols spéciaux ont été enregistrés à l’aéroport de Niamey, pour le départ de 97 éléments des forces spéciales et du matériel logistique. Le retrait des Français avait rapidement été exigé par les généraux nigériens après leur arrivée au pouvoir et le président français Emmanuel Macron avait annoncé fin septembre leur départ.
La décision de la France de retirer ses troupes françaises du Niger jusqu’en décembre a plongé le pays dans un profond malaise géopolitique, d’autant plus qu’il fait l’objet d’une grande convoitise. Ce départ va provoquer des remous dans le Sahel. Il est important de comprendre que ce départ est une victoire contre l’ingérence politique française.
Aboudramane COULIBALY – Analyste politique – Mali
Environ 1 400 soldats et aviateurs français étaient jusqu’ici déployés dans le pays pour lutter contre les djihadistes aux côtés des Nigériens, dont environ 1 000 à Niamey et 400 sur deux bases avancées dans l’Ouest, à Ouallam et Tabarey-Barey, au cœur de la zone dite des « trois frontières » avec le Mali et le Burkina Faso. Le gouvernement de transition au Niger, assure vouloir que ce retrait se fera en toute sécurité et que le désengagement se poursuivra conformément « au calendrier arrêté d’un commun accord par les deux parties ».
Ce départ créera un vide sécuritaire, d’autant plus que le Niger prépare une stratégie régionale, avec le Burkina Faso et le Mali, pour faire face à l’insécurité dans les trois zones frontalières.
Aboudramane COULIBALY, Analyste politique – Mali
Le début du retrait français intervient alors que l’Algérie a décidé de reporter les efforts de médiation visant à trouver une issue à la crise nigérienne. Au début du mois d’octobre, les nouveaux dirigeants du Niger ont déclaré que le calendrier d’une transition vers un retour à un régime civil serait déterminé par un dialogue national inclusif.