Il faut mobiliser beaucoup plus d’investissements privés vers les pays en développement. Appel lancé par le président français Emmanuel Macron à l’ouverture, ce 22 juin à Paris, du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial. Un sommet auquel prennent part des dirigeants du monde entier dont des chefs d’Etat africains, à l’instar du président de la République du Cameroun Paul Biya, venus porter la voix du continent face aux injustices et aux inégalités de la finance mondiale qui affectent négativement les pays en développement.
La hausse de l’inflation et des taux d’intérêt, consécutifs aux diverses crises vécues dans le monde ces trois dernières années à l’instar du Covid et du conflit russo-ukrainien, met à l’épreuve le système financier, prévenait déjà le Fonds monétaire international dans une note publiée en avril 2023. Les pays en développement subissent voient les investisseurs réduire leur appétence pour le risque et les prêteurs durcir les conditions sur les marchés financiers, ce qui rend difficile la poursuite de projets de développement et de lutte contre la pauvreté et aggrave les capacités de remboursement des dettes. A Paris ce 22 juin, le président français Emmanuel Macron, hôte du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial, a appelé à une plus grande mobilisation des investissements du secteur privé.
Je ne pense pas qu’on arrivera à changer totalement de système parce que je sais que c’est l’aspiration de certains mais je pense qu’on peut beaucoup mieux le faire fonctionner si cet argent et ses liquidités sont au service des progrès de la planète et de ses doubles que j’évoquais, pauvreté et climat-biodiversité. Et pour cela nous avons besoin de mobiliser beaucoup plus de financements privés vers les pays en développement, les pays à revenu intermédiaire et les grands émergents. Et aujourd’hui, le secteur privé n’est pas trop au rendez-vous et donc il nous faut par les discussions qu’on as eu ces dernières années, cristalliser des instruments et de l’innovation financière comme on dit, à enlever la part de risques qui font que certains financiers ne vont pas dans certains pays, à mettre en place des mécanismes de garantie qui leur permettent de s’exposer davantage. Mais il faut au fond que cette finance privée internationale, qui est là, soit mobilisée vers les pays qui en ont le plus besoin.
Emmanuel Macron, Président de la République – France
Invité par son homologue Emmanuel Macron, Paul Biya est arrivé dans la capitale française mercredi 21 juin en compagnie de la première dame Chantal Biya, une délégation ministérielle et ses proches collaborateurs. Les inégalités causées par le système financier mondial et la hausse des écarts économiques à l’échelle mondiale ainsi que leurs répercussions sur le continent africains ont régulièrement été dénoncées par le chef de l’Etat camerounais Paul Biya dans une position avant-gardiste et prémonitoire.
L’Afrique ne représente qu’une portion des ressources financières en circulation dans le monde. Son accès à ces ressources se fait à des taux prohibitifs et parfois à des conditions restrictives de souveraineté de nos Etats. L’Afrique reste trop dépendante de l’aide publique au développement, qui semble ne plus correspondre à nos besoins.
Paul Biya, Président de la République – Cameroun
Le Sommet sur un nouveau pacte financier mondial vise à créer un dialogue au plus haut niveau entre chefs d’Etat et de gouvernement, responsables d’organisations internationales, représentants de la société civile, fondations, secteur privé, pour un système financier international plus juste.