Au sortir de la 55e Conférence annuelle des ministres africains de la Commission économique pour l’Afrique qui s’est tenue en Ethiopie du 15 au 21 mars 2023, les Etats africains envisagent d’échanger leur dette contre un financement climatique. Ce processus permettrait de lutter contre les effets néfastes des changements climatiques, stimuler les capacités manufacturières et agricoles locales.
En plus d’être soumis aux ravages climatiques, les pays africains, à l’exception de la Zambie et du Ghana, paieront près de 23 milliards de dollars au titre du service de la dette extérieure en 2023. Avec la tenue de la 55e Conférence annuelle des ministres africains de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) dont le thème est « Favoriser la relance et la transformation en Afrique pour réduire les inégalités et les vulnérabilités », les Etats africains envisagent d’échanger leur dette pour investir dans l’action climatique.
Face aux différentes crises, il importe de générer des ressources financières supplémentaires notamment par le renforcement du rôle des marchés des capitaux privés dans le paysage continental au financement du développement qui passe sans aucun doute par l’augmentation des rares financements exceptionnels
Mouhamadou BAMBA DIOP, Directeur général de la Planification et des Politiques économiques –Sénégal
L’option « échange dette contre climat » est un outil économique qui permet de réduire la dette d’un pays en échange d’engagements sur des investissements verts. Dans le cas de l’Afrique, ce mécanisme permettra de renforcer le capital humain, stimuler les capacités manufacturières et agricoles locales afin de garantir la sécurité alimentaire.
Les dirigeants africains devraient profiter des crises récentes pour obtenir un soutien en faveur du changement de politiques. L’Afrique compte 600 millions d’hectares de terres arables soit près de 105% du total mondial. En outre 70% de la population africaine vit de l’agriculture. Nous devons donc réfléchir à des systèmes agricoles et alimentaires résiliants
Mouhamadou BAMBA DIOP, Directeur général de la Planification et des Politiques économiques –Sénégal
La dette extérieure représente pour les pays africains environ 17% des dépenses dans certains cas. Aussi, le Financement vert comme une alternative à cette dette aura pour corollaire un meilleur engagement dans la lutte contre le changement climatique, comme la sécheresse en cours en Afrique de l’Est qui a tué des milliers de personnes et décimé les moyens de subsistance dépendant de l’agriculture pluviale.