Le Burkina Faso et le Niger ont annoncé, à travers un communiqué daté du samedi 02 décembre 2023, leur retrait du G5 Sahel. Pour les deux Etats, tout comme le Mali avant eux, le G5 Sahel sert des intérêts étrangers au détriment de ceux des peuples du Sahel. L’annonce du retrait du Burkina Faso et du Mali survient après la tenue, du 30 novembre au 1er décembre 2023 à Bamako, de la première réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Alliance des Etats du Sahel. Ces ministres recommandent, à l’endroit des chefs d’Etat de l’Alliance, la création d’une Confédération qui regrouperait les trois pays.
Après le retrait du Mali le 15 mai 2022, c’est au tour du Burkina Faso et du Niger de se retirer du G5 Sahel. Les gouvernements de Transition burkinabè et nigérien ont annoncé conjointement samedi 02 décembre 2023 avoir décidé de quitter l’ensemble des instances et organes du G5 Sahel, y compris de la Force conjointe. Selon eux, force est de constater qu’après près de neuf ans d’existence, l’organisation peine à atteindre ses objectifs. Après ce nouveau retrait, qui fait suite à celui du Mali, il ne reste plus que deux pays membres du G5 Sahel, notamment la Mauritanie et le Tchad.
Dans l’entendement commun de nos deux Etats, le G5 Sahel ne saurait servir les intérêts étrangers au détriment de ceux des peuples du Sahel, encore moins accepter le diktat de quelque puissance que ce soit au nom d’un partenariat dévoyé et infantilisant qui nie le droit à la souveraineté de nos peuples et de nos Etats. C’est donc en toute lucidité que le Burkina Faso et la République du Niger ont pris la responsabilité historique de se retirer de cette organisation.
Communiqué conjoint du Burkina Faso et de la République du Niger
Face à l’insécurité récurrente dans le Sahel, les trois pays ayant quitté le G5 Sahel ont formé depuis le 16 septembre 2023 une autre nouvelle organisation dénommée Alliance des États du Sahel (AES). La première réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Alliance s’est tenue à Bamako, du 30 novembre au 1er décembre 2023. Au cours de cette réunion, les ministres des Affaires étrangères ont salué les “succès significatifs” des forces de défense des trois pays dans la lutte contre le terrorisme malgré la fin de certaines coopérations internationales dans le domaine, avec la France notamment. Abdoulaye Diop du Mali, Olivia Rouamba du Burkina Faso, Bakary Yaou Sangaré du Niger recommandent aux chefs d’Etat de l’Alliance des Etats du Sahel de créer une confédération des trois pays.
Face aux enjeux, notamment la nécessité de relever urgemment les défis communs, mais aussi et surtout, conscients du formidable potentiel de paix, de stabilité, de force diplomatique et d’émergence économique qu’offre une alliance politique renforcée, les ministres, prenant la mesure des attentes pressantes des populations, de l’espace AES et guidés par l’ambition de parvenir à terme à une fédération réunissant le Burkina, le Mali et le Niger, recommandent aux chefs d’Etat la création d’une confédération des trois Etats.
Abdoulaye Diop, Ministre des Affaires étrangères – Mali
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, dirigés par des gouvernements de transition, veulent faire de l’espace sahélien un espace de souveraineté assumée pour la reconquête des territoires et la restauration de la paix et de la sécurité gage d’un développement partagé pour les peuples du Sahel.