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Le Niger maintient ses frontières fermées avec le Bénin

Plusieurs jours après l’annonce de la levée des sanctions par la Cédéao,  les frontières entre le Bénin et le Niger demeurent fermées. En cause, les autorités nigériennes ont décidé de maintenir le blocus avec le voisin béninois, bien que celui-ci ait ouvert sa frontière. Une situation qui suscite de l’incompréhension du côté béninois.

Malgré la levée des sanctions de la Cédéao du 24 février 2024, et l’ouverture de la frontière côté béninois,  le Niger maintient le blocus avec le Bénin. La circulation et les transports de marchandises n’ont toujours pas repris, les autorités nigériennes refusant d’ouvrir leur frontière. 

“L’absence des réactions des autorités ainsi que le maintien de la fermeture des frontières ont de quoi susciter des interrogations au regard de l’impact du blocus économique qui continue de se faire encore sentir d’une part auprès de la population, qui aspire à reprendre une vie normale, et donc vaquer à ses occupations quotidiennes. D’autre part, cette situation touche en partie, l’espoir, suscité par la levée des sanctions auprès des opérateurs économiques, notamment qui espéraient reprendre rapidement leurs échanges après plusieurs mois de suspension.” 

Adamou LOUCHE, EconomisteNiger

Le Bénin avait appliqué des sanctions décidées le 30 juillet 2023, par la CEDEAO contre le Niger à la suite du coup d’État.  Le président Patrice Talon avait indiqué être favorable à une intervention militaire pour réinstaller l’ancien président Bazoum et avait préparé des troupes à cet effet. Pour le Niger, cette posture du Bénin avait été perçue comme un affront. Le maintien de la fermeture des frontières avec ce pays peut donc être perçu comme une volonté du CNSP de rendre à Cotonou la monnaie de sa pièce. Le port de Cotonou a d’ailleurs été délaissé au profit du port de Lomé comme principal point d’accès à la mer pour le Niger, induisant des pertes pour Cotonou.

Ce silence des autorités ne devrait sans doute pas tarder et on devrait donc bientôt assister à la réouverture très prochaine de ses frontières pour à la fois éviter de provoquer la colère de la population après plusieurs mois de forte cohésion sociale. Il n’est pas aussi à leur dire le coût économique et social, lié à la crise et donc aux sanctions, et surtout éviter que la pénurie de bien de consommation courante nous provoque davantage une hausse vertigineuse de leur prix” 

Adamou LOUCHE, EconomisteNiger

Bien que la fermeture de la frontière avec le Bénin soit soutenue par plusieurs nigériens, le maintien de cette mesure fait souffrir les opérateurs économiques, les transporteurs et les populations transfrontalières. La solution alternative proposée par le Togo est plus coûteuse et compliquée en termes de sécurité, informent les économistes. Un conteneur de Cotonou à Niamey qui était à 1,2 million de FCFA via Malanville, coûte 3,6 millions voire 4 millions de FCFA en empruntant le tronçon du Togo vers Kaya, pour venir à Niamey. 

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