Le conseil Paix et Sécurité de l’Union Africaine a, à travers un communiqué, depuis sa dernière réunion du 14 août à Addis-Abeba en Ethiopie, annoncé qu’il prend note de la décision de la CEDEAO de déployer une force en attente pour intervenir au Niger en vue de rétablir l’ordre constitutionnel suite au putsch du 26 juillet. Cette annonce réfute les analyses rendues publiques par plusieurs sources, allant dans le sens des divergences annoncées au sein des 2 instances. Toutefois la Commission de l’UA va entreprendre une évaluation des implications économiques, sociales et sécuritaires d’un éventuel déploiement.
A travers un communiqué officiel, la commission Paix et Sécurité de l’Union africaine (UA) a réaffirmé sa pleine solidarité avec les efforts de la CEDEAO dans son engagement en faveur du rétablissement de l’ordre constitutionnel par des moyens diplomatiques au Niger. Tout en félicitant les décisions prises par les chefs d’Etats de l’organisation ouest africaine à l’issue des sommets du 30 juillet et 10 août 2023, le Conseil Paix et sécurité décide de suspendre le Niger de toutes les activités de l’Union africaine, ceci jusqu’au rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel dans ce pays.
“Agissant en vertu de l’Article 7 de son Protocole, le Conseil de Paix et de Sécurité, se félicite du Communiqué final du Sommet extraordinaire de l’Autorité des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO sur la situation politique au Niger, adopté le 30 juillet 2023, et du Communiqué final du 2e Sommet extraordinaire de la CEDEAO sur la situation politique au Niger, adopté le 10 août 2023. Décide, conformément aux instructions pertinentes de l’UA, en particulier l’Acte constitutif de l’UA, le Protocole relatif à la création du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine et la Charte africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance, de suspendre immédiatement la participation de la République du Niger de toutes les activités de l’UA et de ses organes et institutions jusqu’au rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel dans le pays.”
COMMUNIQUÉ DE LA CEDEAO
Sur la question précise de l’intervention militaire envisagée par la CEDEAO, le Conseil Paix et Sécurité reste prudent et demande à la commission de l’Union africaine d’effectuer une évaluation des implications économiques, sociales et sécuritaires d’un tel déploiement au Niger. Précisons, que ce communiqué rendu public près de 10 jours après la tenue de la réunion du CPS intervient alors que la CEDEAO a rejeté la proposition d’une transition de 3 ans faite par les autorités de Niamey.
“Ce qui est important à souligner dans le communiqué officiel de la commission père et sécurité de l’Union africaine est qu’ elle privilégie la voie diplomatique pour la résolution de la crise consécutive au coup d’État au Niger. Je pense que c’est cette voix qu’il faut privilégier dans la mesure où le Sahel confronté à un conflit terroriste et en crise aiguë humanitaire, il faut ne pas en rajouter à la chose.”
Daouda Emile OUEDRAOGO, Politologue / Burkina Faso
Le Conseil Paix et Sécurité de l’Union africaine joue un rôle consultatif et de coordination dans les questions de sécurité sur le continent. A travers sa note officielle, l’instance prévient d’éventuelles sanctions individuelles contre les membres de la junte militaire et leur soutien, de ce fait elle appelle les Militaires à coopérer avec la CEDEAO et l’union africaine pour mettre un terme à la crise.