| À Washington, la RDC et le Rwanda ont signé jeudi 4 décembre 2025 un accord de paix sous l’égide des États-Unis pour tenter d’enrayer des années de tensions régionales. Ces accords sont présentés comme un tournant pour la sécurité et l’économie des Grands Lacs. |
Le 4 décembre 2025 à Washington, un accord historique pour la paix et la stabilité a été signé entre la République démocratique du Congo, le Rwanda et les États-Unis. Les présidents Félix Tshisekedi, Paul Kagame et Donald Trump ont paraphé les Accords de Washington pour la paix et la stabilité visant à consolider les initiatives diplomatiques engagées depuis plusieurs mois, dont la Déclaration de principe du 25 avril et l’accord de paix du 27 juin 2025. Ces accords signés en présence des présidents de l’Angola, du Kenya et du Burundi, intègrent également de nouveaux textes sur l’intégration régionale, réunissant désormais dans un cadre unique les engagements politiques, sécuritaires et économiques des deux pays, pour renforcer la stabilité et la coopération en région des Grands Lacs.
Les Accords de Washington ne sont pas un texte de plus. Ils constituent un véritable tournant : ils rassemblent, dans une architecture cohérente, la Déclaration de principes, l’Accord de paix et le cadre d’intégration économique régionale. Ils ouvrent ainsi aux peuples de la région une perspective nouvelle : celle de sortir enfin du cycle de violence, de déplacements forcés, de méfiance et de défiance, pour entrer dans une ère de bon voisinage, de coopération et de prospérité partagée. Pour ce qui la concerne, la RDC prend ici l’engagement solennel de mettre en œuvre, en toute sincérité, l’ensemble des obligations découlant de ces accords. Nous le ferons avec sérieux, avec rigueur et avec le souci constant de la paix, de la sécurité de nos populations, ainsi que de l’unité et de l’intégrité de notre territoire.
Félix Tshisekedi, Président de la République de la RD Congo
Au cœur de l’accord, une dimension économique cruciale autour des minerais stratégiques. Le cadre d’intégration régionale vise à formaliser et contrôler les chaînes d’approvisionnement en étain, tantale, tungstène, niobium, or et lithium, souvent exploitées dans des circuits informels. Les États-Unis souhaitent protéger leurs intérêts dans ces minerais critiques, permettre à la RDC de capter la richesse minière de façon légale et renforcer le rôle du Rwanda comme hub régional de transformation. Ce mécanisme ambitionne de réduire les tensions et de créer des opportunités économiques partagées dans une région longtemps marquée par les conflits liés aux ressources naturelles.
Ces accords offrent tout ce qui est nécessaire pour mettre fin à ce conflit, une fois pour toutes…. Il nous revient, à nous Africains, de travailler avec nos partenaires pour consolider cette paix et l’étendre. Il y aura, sur le chemin, des hauts et des bas : nul ne peut en douter. Le Rwanda, j’en suis convaincu, ne fera pas défaut. Je vous en donne l’assurance. Notre objectif, le seul, a toujours été de garantir la sécurité de notre pays, après tant d’épreuves et de tragédies. Désormais, nous ne poursuivons qu’une aspiration : celle d’un avenir stable et prospère.
Paul Kagame, Président de la République du Rwanda
Le président rwandais Paul Kagame a averti que la mise en œuvre des « Washington Accords » connaîtra « des hauts et des bas », tandis que son homologue congolais Félix Tshisekedi a salué « le début d’un chemin exigeant ». Ces accords interviennent alors que l’est de la RDC reste marqué par l’occupation de plusieurs localités par le M23, soutenu par le Rwanda depuis fin 2021. Selon les Nations unies, plus de 21 millions de personnes nécessitent une aide humanitaire, 5,7 millions sont déplacées et plus de 27 millions vivent en insécurité alimentaire. Le succès de l’accord dépendra de la capacité des parties à désescalader le conflit, restaurer l’autorité de l’État et assurer une gestion transparente des ressources, enjeu central pour la stabilité du bassin des Grands Lacs.



