En cas d’intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au Niger, le Sénégal mettra à contribution ses troupes. C’est ce qu’a annoncé le 03 août à Dakar la ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Aissata Tall Sall. Selon la cheffe de la diplomatie sénégalaise, il s’agit du coup d’État de trop dans la sous-région.
La ministre sénégalaise des Affaires étrangères, Aissata Tall Sall, a annoncé le 03 août 2023 qu’en cas d’intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au Niger, le Sénégal enverra son armée. Face à la presse, la cheffe de la diplomatie sénégalaise a invoqué les engagements internationaux de son pays envers la Cédéao et le fait qu’il s’agissait du coup d’Etat de trop dans cette région.
“Pourquoi nos soldats doivent y aller, ils doivent y aller pour deux raisons, la première c’est que nous sommes dans une organisation communautaire qui en a décidé ainsi et qui s’appelle la CEDEAO et le Sénégal a une signature internationale. Il ne peut pas être membre de la CEDEAO et se soustraire aux décisions que la CEDEAO, au sommet des chefs d’Etats prend . Et le Sénégal est un membre imminent de cette organisation communautaire. La deuxième, c’est que la conviction du Sénégal, c’est qu’il faut arrêter ces coups d’état voilà pourquoi on y va”
Aïssata Tall Sall, Ministre des Affaires étrangères – Sénégal
Réunis quatre jours plutôt à Abuja, les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO ont donné à la junte nigérienne jusqu’au dimanche 06 août pour rétablir dans ses fonctions le président renversé Mohamed Bazoum, sans quoi elle pourrait aller jusqu’au recours à la force. Les militaires nigériens ont annoncé le 03 août qu’ils riposteraient immédiatement en cas d’agression ou tentative d’agression contre leur pays par la CEDEAO.
“pourquoi on l’a pas fait pour Mali, pourquoi on l’a pas fait pour la Guinée , pourquoi on l’a pas fait pour le Burkina pourquoi on le fait pour le Niger, si je donne une réponse simple c’est parce que c’est un coup de trop mais si je donne la vraie réponse c’est parce que la CEDEAO a voulu éprouver sa patience et son dispositif, jusqu’au bout, en négociant des transitions avec le Mali, en négociant en transition avec la Guinée, en négociant une transition avec le Burkina pour leur dire vous avez pris le pouvoir pour des mauvaises raisons. Parce que rappelez-vous, que nous disent ces juntes, pour prendre le pouvoir, nous voulons mettre fin à l’insécurité, est-ce que il y a une seule fois où il a été mis fin à l’insécurité”
Aïssata Tall Sall, Ministre des Affaires étrangères – Sénégal
Face à cette mobilisation de la communauté internationale contre le putsch au Niger, le Mali et le Burkina Faso ont exprimé leur soutien aux nouveaux dirigeants du Niger et ont mis en garde contre toute intervention armée qui s’assimilerait à une déclaration de guerre contre le Mali et le Burkina. Tout en condamnant le coup d’Etat, l’Algérie a aussi mis en garde contre les risques de déstabilisation durable du Niger en cas d’intervention armée.
