Le Tchad accueille plus de 480 mille réfugiés sur son territoire et l’un des défis sociaux majeurs dans les camps demeure la santé de la reproduction et le bien-être familial. Pour aider les réfugiés à planifier les naissances et éviter des grossesses non désirées ou trop rapprochées qui causent des soucis de santé aux femmes déjà vulnérables, des espaces santé sont initiés dans les camps pour conseiller et assister les familles. Une initiative qui a de plus en plus l’adhésion des femmes réfugiées qui viennent demander conseil ou assistance pour mieux se consacrer à l’épanouissement de leurs enfants.
Au Tchad, de plus en plus de femmes réfugiées font recours aux conseils des sages-femmes pour planifier les naissances et éviter des grossesses non désirées. C’est le cas de Aché Adoum qui est venue demander assistance aux agents de santé pour prévenir une grossesse trop rapprochée afin de mieux s’occuper de son enfant de six mois. Cette assistance sociale et sanitaire aux femmes refugiés est rendue possible grâce aux espaces santé construits dans les différents camps par le projet d’appui aux réfugiés et aux communautés d’accueil.
“A notre arrivée dans le camp, les femmes viennent se faire consulter seulement, quand elles ont des soucis de santé. Mais progressivement elles s’habituent à l’espace santé et de nos jours, nous arrivons à consulter et conseiller entre 30 à 35 femmes par jour pour les consultations prénatales. Pour les postnatales, nous recevons entre 5 et 10 femmes par jour. Grâce aux sensibilisations, il y a de plus en plus d’accouchement assisté et la plupart se fait ici dans l’espace santé.
MAWANBE ROSALIE, Sagefemme – Tchad
Dans les espaces santé du camp de réfugiés de Kalambari par exemple, une dizaine de sages femmes se relaient chaque jour pour assister médicalement les femmes enceintes et les conseiller sur le planning familial. Une initiative saluée par le gouvernement et son partenaire la Banque mondiale qui estiment que le bien-être familial passe par la santé de la mère et de l’enfant.
“Nous avons construit des espaces santés dans sept camps de réfugiés dans le but de répondre à un besoin urgent de la santé de reproduction des réfugiés. Une initiative qui permet aux femmes enceinte de se faire assister et recevoir des conseils sur le planning familial. Lors des affrontements intercommunautaires au nord du Cameroun, nous avons assisté directement les réfugiés avec les transferts monétaires pour leur permettre d’avoir accès aux médicaments essentiels de base.
JAPHET DOUDOU BEINDJILA, Coordonnateur national de PARCA – Tchad
Par ailleurs, au-delà de la santé de reproduction dans les camps de réfugiés, le gouvernement et ses partenaires, à travers le projet PARCA, ont mis sur pied un programme de filets sociaux pour la réinsertion et la protection sociale des réfugiés. Pour rappel, le Tchad accueille plus de 480 000 réfugiés sur son territoire et le nombre des demandeurs d’asile continue de croître.