À la Commission de l’Union africaine, une nouvelle vision prend forme dans le secteur des infrastructures et de l’énergie. Élue Commissaire lors du 38ᵉ Sommet de l’UA tenu les 15 et 16 février 2025, la Sud-africaine Lerato Mataboge incarne l’ambition d’une Afrique plus connectée, autosuffisante et influente. Forte d’une riche expérience en développement économique, elle ambitionne de soutenir la vision d’une Afrique innovante et actrice du commerce mondial.
L’Afrique possède un potentiel énergétique renouvelable considérable, notamment en hydroélectricité, énergie solaire et éolienne. Cependant, une grande partie de ce potentiel reste inexploité, créant un écart significatif entre les capacités disponibles et la production actuelle d’électricité. La Commission de l’Union africaine a mis en place plusieurs initiatives pour répondre à ces défis notamment le programme de transition énergétique africaine sous l’impulsion de l’Agenda 2063. La nomination de Lerato Mataboge, la nouvelle Commissaire aux infrastructures et à l’énergie de la Commission de l’UA, incarne l’ambition d’une Afrique autonome et influente sur la scène mondiale.
« La vision ultime est celle d’un continent qui n’est pas seulement un preneur de règles quand il s’agit d’établir l’agenda de la prospérité du développement, mais un créateur de règles. Je suis consciente que vous savez, que certaines des trajectoires de développement et des initiatives du continent doivent rattraper le fait que nous devons nous diversifier très rapidement, nous devons décarboner rapidement et nous devons numériser très très rapidement, mais une chose qui me rassure, c’est que vous savez, que l’une de nos plus grandes ressources est notre population. »
LERATO MATABOGE, Commissaire aux infrastructures et à l’énergie de l’UA – Afrique du Sud
L’Afrique abrite près de 17 % de la population mondiale, mais seulement 3 % de la production énergétique mondiale. Le fossé est d’autant plus criant en Afrique subsaharienne, où plus de 600 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité, selon la Banque mondiale. Comme ses prédécesseurs au poste, Lerato Mataboge va œuvrer pour la transformation du paysage énergétique et infrastructurel du continent. Son engagement pour une Afrique autosuffisante repose sur la modernisation des infrastructures, l’essor des énergies renouvelables et la promotion de l’intégration régionale.
« Nous sommes particulièrement liés à l’ensemble du programme sur le changement climatique, et au fait qu’il y a maintenant un besoin plus pressant de protection de l’environnement. L’industrialisation des industries vertes, les sources d’énergie renouvelable, et autres, l’Afrique devient alors une pièce maîtresse très importante de la conversation, parce que la majeure partie des ressources, les minéraux nécessaires, par exemple pour les énergies vertes, la majorité d’entre elles se trouvent sur le continent africain. »
LERATO MATABOGE, Commissaire aux infrastructures et à l’énergie de l’UA – Afrique du Sud
Dotée d’une riche expérience en développement économique et en politique commerciale, Lerato Mataboge a occupé plusieurs postes stratégiques en Afrique du Sud et au sein d’institutions panafricaines. À la tête du département des infrastructures et de l’énergie de la Commission de l’Union africaine, elle s’attèlera à renforcer la connectivité du continent, à accélérer la transition énergétique et à promouvoir des solutions durables adaptées aux réalités africaines.
« Vous savez que la majorité des ressources se trouvent en Afrique. La quantité de lumière solaire que nous recevons par an, par exemple, que nous pourrions exploiter pour l’énergie solaire, l’Afrique est donc essentielle. Le changement consiste maintenant à dire quelle serait la réponse de l’Afrique à toute cette conversation sur l’industrialisation verte et comment l’utiliser pour la prospérité du continent. »
LERATO MATABOGE, Commissaire aux infrastructures et à l’énergie de l’UA – Afrique du Sud
En 2023, selon les données officielles, la capacité hydroélectrique installée en Afrique était de 42,22 gigawatts, représentant environ 4,2 % de la production mondiale d’hydroélectricité. Cependant, le continent n’exploite qu’une fraction de son potentiel hydroélectrique total, estimé à plus de 350 GW. L’action de Lerato Mataboge s’inscrit dans une dynamique panafricaine visant à faire de l’Afrique un acteur clé de la production mondiale et de l’innovation énergétique.
