Africa Expo, une entreprise du Lesotho qui fournit 90% de ses produits à l’Afrique du Sud et 10% aux États-Unis, est durement touchée par les récents droits de douane de 50% imposés par Washington lors du Jour de la Libération. Son directeur général, Teboho Kobeli, estime que même les assurances gouvernementales de sauvegarde de l’emploi et une éventuelle résurrection de l’AGOA pourraient ne pas suffire à surmonter ce choc. L’onde de cette mesure américaine se fait sentir au-delà du Lesotho.
L’annonce récente par les États-Unis de droits de douane imposés lors du Jour de la Libération a eu des répercussions mondiales, touchant particulièrement durement le Lesotho avec un taux d’importation de 50%. Cette décision a notamment frappé des entreprises comme Africa Expo, dont 90% de la production alimente l’Afrique du Sud et 10% le marché américain. Selon Teboho Kobeli, son directeur général, bien que le gouvernement ait promis des mesures pour préserver l’industrie textile, qui est un pilier essentiel de l’économie du Lesotho, générant environ 12 000 emplois, une tentative de relancer l’AGOA pourrait arriver trop tard.
“Le marché américain est le plus vaste au monde. Ainsi, perdre 1% de ce marché représente une perte considérable. Bien que le gouvernement ait promis de préserver des emplois, une tentative de revitaliser le pays à ce stade pourrait être légèrement trop tard pour sauver le vaisseau en quête de l’AGOA ou du marché américain. Le gouvernement mettra un certain temps pour régler la situation. C’est un choc, cela prouve que peu importe ce que nous faisons pour nous-mêmes, il faut oublier parce que 50% c’est tout simplement trop.”
Teboho Kobeli, Président directeur général d’Africa Expo – Lesotho
Selon le Président directeur général d’Africa Expo s’agit d’un signal d’alarme pour que l’Afrique commence à mettre en œuvre ses politiques commerciales interafricaines de manière vigoureuse.
“Nous sommes prêts pour le monde, nous sommes prêts pour toutes les autres chaînes de magasins dans le monde que nous pouvons produire. Nous avons la capacité, nous avons le savoir-faire”
Teboho Kobeli, Président directeur général d’Africa Expo – Lesotho
Le Royaume du Lesotho affirme qu’il explorera toutes les options viables au niveau local et à l’étranger. Parallèlement, l’industrie du textile continue d’être un important pourvoyeur d’emplois au Lesotho, tandis que les États-Unis demeurent le principal pays importateur grâce à des conditions d’importation avantageuses. En 2024, ses exportations à destination des États-Unis atteignent 237 millions de dollars, ce qui équivaut à plus de 10 % de son PIB. Si aucun compromis sur les droits de douane n’est atteint, l’industrie du textile au Lesotho risque de ne pas résister à ce coup dur.
