Le monde entier célèbre ce 03 mai 2023 la Journée mondiale de la liberté de la presse. Le thème de cette édition est « Façonner un avenir de droits : La liberté d’expression, clé de voûte des droits de l’homme ». Face aux nombreux maux auxquels la presse est confrontée, certains pays africains ont pris plusieurs initiatives pour assurer la protection des médias dans l’exercice de leurs fonctions.
Acteurs incontournables du processus de démocratisation, les médias sont exposés à des situations qui compromettent leur développement dans certains pays du monde. Le Mali, le Soudan, le Burkina Faso et l’Éthiopie sont aujourd’hui victimes de troubles sécuritaires. Une situation qui affecte grandement le bon fonctionnement des médias et dégrade la liberté de la presse. Exposée aux enlèvements, aux assassinats et autres menaces, la presse africaine continue de payer un lourd tribut pour l’exercice de son rôle social.
Pour faire face aux critiques et menaces qui pèsent sur la liberté de la presse, la sécurité des journalistes et l’accès à l’information, certains pays et institutions africains ont lancé plusieurs initiatives afin d’assurer toutes les conditions nécessaires à la jouissance de tous les autres droits de l’homme.
Les mesures prises pour garantir la liberté de la presse
Avec journalistes 6 assassinés et 62 emprisonnés en 2020 selon la fédération internationale de journalistes, l’Afrique veut améliorer la protection des journalistes et garantir un accès équitable à une information de qualité. En janvier 2021, l’Union Africaine, avec le soutien de l’UNESCO, a lancé la première plateforme numérique en ligne visant à améliorer la protection des journalistes, à lutter contre les menaces et les violences à leur encontre, ainsi qu’à favoriser les mécanismes d’alerte précoce et à renforcer la capacité de réaction sur le continent.
La plateforme fournit aujourd’hui des réponses en temps réel à travers le continent pour mettre fin à l’impunité des attaques contre les journalistes africains ( harcèlement, arrestations arbitraires, agressions et meurtres).
En raison des actions menées en faveur de la liberté de la presse, plusieurs pays africains connaissent une progression sur les indicateurs de la presse. Le Bénin gagne 9 points en passant de la 121e à la 112e place. Cette prouesse repose sur une meilleure application par le gouvernement de la loi du 21 août 1992 relative à la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication. Elle préconise la sécurité du journaliste et la liberté d’exercer ses fonctions.
Aujourd’hui, le Togo a fait des progrès remarquables en matière de liberté d’expression et des médias, montant de 30 places, passant de la 100e à la 70ème place. La loi n° 2019-009 relative à la sécurité intérieure met en exergue la sécurité des hommes de médias préalablement enregistrés dans la base de données du ministère de la Communication.
Les Seychelles sont actuellement la première nation africaine en matière de liberté de la presse. Les atteintes à la liberté de la presse sont très rares dans cette nation insulaire et la liberté de la presse y est garantie par la Constitution, et la diffamation a été décriminalisée en 2021. Une avancée majeure après l’adoption, trois ans plus tôt, d’une loi d’accès à l’information publique.
A l’occasion de cette journée au Burkina Faso, par exemple, la société civile, après la suspension d’organes de presse et l’expulsion de journalistes, appelle les autorités à renforcer la liberté de la presse, la liberté d’expression et la protection des journalistes.
Le 3 mai rappelle aux gouvernements la nécessité de respecter leurs engagements en matière de liberté de la presse. C’est aussi une journée de réflexion pour les professionnels des médias sur les questions de liberté de la presse et d’éthique professionnelle.
