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Mali : la Charte des partis politiques abrogée

Au Mali, le 30 Avril 2025 , les autorités de transition ont pris une décision majeure avec l’adoption d’un projet de loi remettant en cause les fondements du système politique. En supprimant la Charte des partis politiques et le Statut de l’opposition, le gouvernement met un terme à plus de trente ans de vie politique pluraliste. Cette réforme, portée par le général Assimi Goïta, s’inscrit dans une dynamique de recentralisation du pouvoir. Elle intervient dans un climat déjà fragilisé par les crises sécuritaires et les incertitudes institutionnelles.

Le 30 avril 2025, le gouvernement malien de transition, dirigé par le général Assimi Goïta, a franchi un cap décisif en adoptant un projet de loi abrogeant deux piliers du système politique national : la Charte des partis politiques de 2005 et le Statut de l’opposition de 2015. Officiellement présentée comme une mesure de rationalisation de l’espace politique, cette initiative s’inscrit dans une série de réformes institutionnelles engagées depuis le début de la transition. De l’avis de plusieurs observateurs,  cette décision marque une rupture nette avec les fondements du pluralisme démocratique instauré dans les années 1990.

“Les mesures prises contre les partis politiques au Mali, en particulier concernant le statut de l’opposition, peuvent être justifiées par la situation sécuritaire exceptionnelle que traverse le pays. Menacé sur le plan géopolitique et en proie à des défis sécuritaires majeurs, le Mali semble privilégier des mesures d’exception pour maintenir l’ordre et la stabilité face à ces menaces multiples. »  

Kerwin MAYIZO, Analyste politiqueRD Congo

Le projet de loi prévoit la suppression du financement public des partis, un audit de leurs ressources et un durcissement des conditions de création. La fonction de chef de file de l’opposition disparaît, laissant les partis sans statut légal. Le texte ouvre également la voie à un mandat présidentiel de cinq ans renouvelable. Une réforme perçue par certains acteurs politiques comme une dérive autoritaire sous couvert de transition.

“Donner la possibilité au président Assimi Goïta de briguer un mandat de cinq ans renouvelable une fois ne peut se faire que si les jeux politiques sont à nouveau ouverts, permettant à plusieurs candidats remplissant les conditions de concourir librement. De plus, le président ou le général ne pourrait se présenter qu’en tant que civil, ayant abandonné ses fonctions militaires, afin d’assurer une compétition équitable et de ne pas diviser le pays sous l’autorité d’un leader militaire.“ 

Kerwin MAYIZO, Analyste politiqueRD Congo

La réforme politique malienne recentre le pouvoir autour de la transition, affaiblissant le pluralisme et les contre-pouvoirs. Elle s’impose dans un contexte de fortes tensions sécuritaires et d’instabilité institutionnelle persistante.

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