Au Mali, le Bureau du vérificateur général a dévoilé des irrégularités majeures dans la gestion de l’Agefau entre 2020 et 2023, impliquant directement l’ancien Premier ministre Choguel Maïga. Accusé de dépenses indues et de malversations, il rejette ces allégations, dénonçant un complot politique. Ce rapport alimente les tensions dans un contexte de lutte affichée contre la corruption.
Le Bureau du vérificateur général du Mali a révélé, le 2 janvier 2025, de graves irrégularités dans la gestion de l’Agence de gestion du fonds d’accès universel entre 2020 et 2023. Parmi elles, un prêt controversé de 20 milliards de FCFA, des équipements scolaires manquants, et des dépenses injustifiées pour le personnel. L’ancien Premier ministre Choguel Maïga serait impliqué dans plusieurs dépenses non conformes.
Ce qui se passe à Bamako, fait partie des classiques africains. Nous sommes coutumiers de ces faits. C’est vrai que Maïga a été limogé, mais avant de partir, il a pratiquement fait une pied de nid au général ASSIMI GOITA en critiquant ouvertement et avec virulence la politique menée dans ce pays qui lutte contre le terrorisme. Mais quand vous finissez de faire cela, il faut s’attendre à des répercussions quand vous n’êtes plus au pouvoir. Et donc je crois que c’est la suite logique de ce qu’il nous a été donné de constater.
CHRISTIAN KOSSONOU, Journaliste
Accusé d’avoir profité de fonds publics via des « dépenses de souveraineté » en 2023, Choguel Maïga dément toute malversation. Son entourage dénonce un complot politique. En novembre 2024, l’ancien premier ministre avait été limogé après des tensions avec les autorités de transition, qui prônent une lutte renforcée contre la corruption au Mali.
Les éventuelles poursuites contre lui peuvent donc s’apparenter à une opération de liquidation d’un adversaire gênant, mais attendons de voir comment la justice va gérer ses dossiers.
CHRISTIAN KOSSONOU, Journaliste
Cependant, le contexte politique trouble ce rapport. Publié après le limogeage de Choguel Maïga, il est perçu par certains observateurs comme un outil de règlement de comptes. Les accusations, transmises à la Cour suprême, pourraient déclencher des poursuites judiciaires, alimentant les débats sur la transparence et la justice au sein de la transition.