En conformité avec les recommandations des Assises nationales de la refondation, le Conseil national de transition du Mali a entériné, ce 21 février 2021 que la période de transition pourra s’étendre jusqu’à 5 ans dans le pays. Une décision qui pourrait rendre difficiles les négociations entre la junte au pouvoir et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. La CEDEAO qui a jugé que la transition ne doit pas durer plus de 12 mois au Mali.
Un délai extensible de 6 mois à 5 ans, c’est la durée de la transition entérinée par le Conseil national de transition (CNT) du Mali. L’annonce est la principale mesure issue de la révision de la charte de la transition par l’instance siégeant en lieu et place du Parlement, le 21 février 2022. Une décision qui pourrait rendre les négociations difficiles entre le Mali et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
“Le gouvernement de transition avait indiqué que rien n’est à exclure, même la sortie du Mali de la CEDEAO. Si tel n’est pas forcément le premier vœu souhaité par le gouvernement de la transition vu les enjeux qui lient les deux parties, le Mali et la CEDEAO. Donc nous espérons que les négociations puissent aboutir”.
Bakary Traore, Analyste politique
Le texte fondamental adopté par le CNT, ne donne aucune date précise sur la tenue des élections présidentielles ouvrant sur le retour d’un régime civil dans le pays. Pourtant, l’absence de chronogramme électoral est la principale cause des sanctions de la CEDEAO contre le Mali. La CEDEAO ayant estimé par la voix de son président Nana Akufo-Addo qu’une transition de 5 ans est inacceptable.
“Si d’aventure, les négociations n’aboutissent pas entre le Mali et les instances de la CEDEAO et de l’Union africaine, à mon avis, ceci va vraiment amener une situation où le bras de fer va perdurer entre le Mali et les instances de la CEDEAO. Est-ce qu’il y aura encore un durcissement des sanctions ? Je ne pense pas qu’il y ait des sanctions plus drastiques que celles qu’on a infligé au Mali.”
Bakary Traore, Analyste politique
À l’origine, la charte de la transition du Mali adoptée le 1er octobre 2020 prévoyait des élections au bout de 18 mois dans le pays. Depuis, la junte malienne est revenue sur cette décision, indiquant qu’il faut opérer une réforme institutionnelle dans le pays avant un retour des civils au pouvoir. La CEDEAO, elle, estime qu’il revient à un régime civil de mener de tels changements.