Sept jours après le drame qui a causé la mort de migrants voulant entrer en Espagne à partir de la ville de Nador, les autorités marocaines apportent de nouveaux éléments sur les circonstances de cette tragédie. D’après ces autorités, les migrants, arrivés à Nador après un périple les ayant fait traverser le Sahara en provenance du Tchad et du Soudan, avaient initié un rassemblement en forêt. Certains d’entre eux avaient été désarmés le 23 juin, la veille de l’assaut contre le poste reliant Nador à Melilla en Espagne.
Le gouvernement marocain apporte des précisions supplémentaires sur les circonstances du drame de Nador, drame qui a coûté la vie à 23 migrants lors d’une tentative d’entrée massive dans l’enclave espagnole de Melilla. Dans une vidéo rendue publique, on peut retracer l’ensemble des évènements ayant abouti à l’assaut de ce point de traversée entre le Maroc et l’Espagne le 24 juin 2022.
Les images montrent des migrants regroupés en forêt. D’après les autorités marocaines, ce rassemblement avait été repéré la veille, les forces de l’ordre allant désarmer ceux parmi les migrants qui avaient des armes. L’assaut, rassemblant 2000 migrants, a été lancée à 07h00 du matin à partir d’un point de rassemblement dans une forêt. Ils avaient pris le soin au préalable de faire diversion en allumant du feu dans une forêt voisine, amenant les autorités à utiliser des Canadair pour l’extinction de cet incendie.
D’après le Maroc, ce groupe de migrants clandestins était arrivé dans le royaume, majoritairement en provenance du Tchad et du Soudan via le désert du Sahara.
“Depuis les années 2000, le nombre de morts n’a cessé d’augmenter. Au début, ceux qui mouraient le plus en se rendant à ces frontières européennes, c’était des gens d’Afrique méditerranéenne, Marocains en tête avec des Algériens aussi, un peu de Tunisiens. Puis, de plus en plus, avec l’externalisation du contrôle des frontières, c’est-à-dire vers le reste du continent africain, on voit des gens jusqu’au Niger, qui sont contrôlés indirectement par l’Europe ou au Sénégal ici par Frontex, il y a des passages de plus en plus lointains, de plus en plus dangereux, qui font de plus en plus de morts”.
Pr Alioua Mehdi, Sociologue, Spécialiste d’études migratoires – Maroc
La tragédie qui a coûté la vie à au moins 23 migrants, et causé un nombre important de blessés dont 140 policiers, témoigne de l’extrême dangerosité des réseaux de trafic des êtres humains, prêts à prendre tous les risques pour parvenir à leurs fins, ce au mépris du respect des vies. D’après les pouvoirs publics marocains, les décès ont été causés par des bousculades et la chute de la clôture séparant la frontière.
Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a publiquement condamné cette attaque, parlant d’un assaut violent qui a nécessité la coordination des forces espagnoles et marocaines.Le Premier ministre espagnol a également dénoncé les mafias qui se livrent au trafic d’êtres humains.
“Il y a un vivre ensemble au Maroc qui s’est installé, nous avons des groupes de musique qui se créent, nous avons beaucoup de choses positives et effectivement ces frontières-là nous montrent un aspect de la migration, un aspect violent, compliqué, attentatoire aux droits des personnes migrantes et on oublie tout le reste de la société marocaine”
Pr Alioua Mehdi, Sociologue, Spécialiste d’études migratoires – Maroc
La politique migratoire marocaine proné par le roi Mohammed VI a permis à des centaines de milliers de migrants africains de s’installer légalement dans le royaume, bénéficiant d’une vie decente. Le Maroc s’est toujours posé comme une terre d’accueil et regrette la volonté de quelques acteurs de ternir sa réputation internationale.
