Le Parlement marocain a unanimement rejeté, lundi 23 janvier 2023, les accusations des députés européens sur les atteintes à la liberté d’expression et la liberté d’opinion et toute « ingérence » dans les affaires du royaume. Pour protester contre les résolutions votées par les parlementaires européens, le camp marocain a décidé de « reconsidérer les relations avec le Parlement européen et de les soumettre à une évaluation globale ».
Les parlementaires marocains ont décidé, lundi 23 janvier 2023, de « reconsidérer » les relations avec le Parlement européen en les soumettant à une réévaluation globale en réponse à une résolution du parlement européen au sujet de la situation de la liberté de la presse dans le royaume chérifien. Réunis en séance plénière à Rabat, ils ont unanimement rejeté les accusations « fallacieuses » des députés européens et celles qu’ils qualifient d’« attaque inacceptable contre la souveraineté, la dignité et l’indépendance des institutions judiciaires du royaume ».
“Nous refusons donc ces tentatives qui sont autant d’ingérences dans les affaires intérieures du Maroc, y compris de son système judiciaire qui est caractérisé par son indépendance et son impartialité, en instrumentalisant la carte des droits de l’homme à parti d’allégation non fondées et fallacieuses”
Noureddine Moudiane, Député de l’unité et de l’égalitarisme
À l’origine de la brouille entre les deux parties, la condamnation du journaliste indépendant de 36 ans Omar Radi, à six ans d’emprisonnement ferme pour « viol » et « espionnage” par la justice marocaine; faits n’ayant aucun lien avec une activité journalistique ou la pratique de la liberté d’opinion et d’expression, d’après le Maroc. La résolution des Eurodéputés demande aux autorités marocaines de le “remettre immédiatement en liberté provisoire et à mettre un terme au harcèlement de tous les journalistes, de leurs avocats et de leur famille”. Décision contre laquelle le camp marocain proteste, dénonçant vigoureusement les tentatives hostiles de porter atteinte aux intérêts du Maroc et de ternir l’image du Royaume et franchissant par là la ligne rouge inadmissible de ses prérogatives et attributions.
J’ai le plaisir de prendre la parole au nom du PAM pour exprimer notre position et notre refus catégorique de la position du parlement européen, cette décision systématique dans nos affaires et cette tentative d’influence sur le système judiciaire.
Ahmed Touizi, Député du Parti Authenticité et Modernité (PAM) – Maroc
Le Maroc se dit fermement attaché aux droits de l’Homme tels qu’ils sont internationalement reconnus, et met en avant la crédibilité de ses institutions et mécanismes indépendants dédiés aux droits de l’Homme. Le Maroc et l’Union européenne (UE) sont liés depuis 1996 par un accord d’association qui couvre d’étroites relations économiques et commerciales, en particulier dans le domaine de l’agriculture et de la pêche.