Les ressources hydriques mondiales souffrent depuis des années de la croissance démographique, des changements climatiques et de l’augmentation de l’activité économique. Selon le World Resources Institute (WRI), près de 400 régions au monde, dont le Maroc souffrent de stress hydrique extrême. Face à cette situation, le pays a enclenché le 15 février 2024 le processus de finalisation de sa Stratégie nationale de planification et de gestion de l’eau. La feuille de route qui devrait s’étendre jusqu’en 2050 renferme toutes les actions et projets devant permettre au Royaume de gérer, planifier et rationaliser l’utilisation de l’eau.
Les autorités marocaines déterminées à subvenir aux besoins en eau d’une population grandissante ont enclenché le 15 février 2024, la finalisation du plan-programme prioritaire national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020- 2027. Évalué à 1,15 milliards USD, ce projet porte sur l’amélioration de l’offre hydrique à travers la réalisation de 20 grands barrages d’une capacité de 5,38 milliards de m3, le renforcement de l’approvisionnement en eau potable en milieu rural, la recyclage des eaux usées et l’exploitation du dessalement.
“Conformément aux instructions royales, le dessalement de l’eau est considéré comme une priorité.L’objectif est d’atteindre à l‘horizon 2030 1 milliard 400 millions de m3 d’eau. 560 millions de m3 seront produits par l’OCP, 500 millions seront dédiés à l’agriculture et le reste à l’eau potable. A l’horizon 2030, 50% de l’eau potable tirera son origine de l’eau dessalée.”
Nazir Baraka, Ministre de l’Equipement et de l’Eau – Maroc
Le Maroc figure sur la liste des pays au stress hydrique très élevé, selon le World Resources Institute (WRI) avec des ressources en eau évaluées annuellement à environ 650 m3 par habitant en 2023 contre 2500 m3 en 1960. Selon la Banque mondiale, une diminution de 25% de l’approvisionnement en eau pourrait affecter négativement la balance commerciale agricole avec des pertes estimées à 611 millions USD par an. Au Maroc, l’agriculture représente 70% de la consommation d’eau, 20% pour l’industrie et 10% pour la consommation domestique. Le climat semi-aride du Maroc a rendu le pays dépendant des aléas climatiques, caractérisés par une alternance des années humides et d’autres plus sèches.
“Le point le plus important est que toute l’eau que nous n’allons pas prendre des barrages sera destinée aux villes non côtières, aux zones rurales et à l’irrigation. ”
Nazir Baraka, Ministre de l’Equipement et de l’Eau – Maroc
Au remplissage des barrages, s’ajoute le dessalement de l’eau que le gouvernement marocain explore depuis 2016 avec 12 usines de dessalement pour une capacité de près de 118.700 m3 par jour. Ceci dans le but d’améliorer l’accès en eau potable dans le pays.