En Mauritanie, le ministère de l’Agriculture s’est engagé dans la culture du blé. Selon le ministère, la première expérience à grande échelle de culture du blé en mars 2024, dans la commune de Rosso, au Sud-Ouest du pays, a été productive. Il a également informé que cet essai est le fruit d’un partenariat entre le secteur public et deux sociétés privées agricoles. Une excellente nouvelle pour ce pays qui importe la quasi-totalité de son blé.
Suite à la réussite de l’essai à grande échelle qui consistait à cultiver deux variétés de blé sur 200 hectares de sols sablonneux dans la commune de Rosso, le ministère de l’agriculture mauritanien s’est engagé à sa culture. Une nouvelle qui est saluée car cela permettra de limiter les importations dans ce pays. Il faut souligner que la Mauritanie a importé plus de 75 000 tonnes de blé d’une valeur de 322 millions de dollars sur le marché international en 2022, selon les données de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)
“ Un essai qui semble donner des résultats, il s’agit aujourd’hui de généraliser de pouvoir amplifier l’expérience pour permettre justement de produire au-delà du blé d’autres matières essentielles pour la Mauritanie qui est dépendante de l’importation pour satisfaire ses besoins”.
Hichem Ben YAÏCHE, Journaliste – Tunisie
De plus, l’essai a été réalisé dans le cadre d’un partenariat public-privé entre la Société nationale pour le développement rural (SONADER), le groupe Timar, opérant dans la logistique et l’entreposage, et la société Biladi pour la Production Agricole et Animale. Plus précisément, l’essai a porté sur la culture de deux variétés de blé qui ont permis d’obtenir des rendements évalués entre 4 et 5 tonnes par hectare. S’exprimant sur le sujet, Isselmou Ould Sid El Mokhtar, délégué régional du ministère de l’Agriculture dans la région du Trarza, estime que ce résultat ouvre la voie à l’émergence d’une filière locale du blé.
“ Ces d’expériences que la Banque Africaine de Développement (BAD), la FAO ces institutions poussent à la diversification et à pouvoir fournir l’expertise nécessaire pour aller dans cette direction. Et je pense que c’est prometteur, je pense que même si c’est une goutte d’eau dans l’océan des besoins, c’est quand même un élément qui montre qu’il y a une dynamique nouvelle”.
Hichem Ben YAÏCHE, Journaliste – Tunisie
Plus largement, l’expérience mauritanienne est à mettre dans un contexte sous-régional où certains pays font des efforts pour développer une filière locale du blé et réduire les importations malgré les conditions biophysiques peu favorables. En 2021, le Burkina Faso avait annoncé son intention de relancer la culture de blé en stimulant la production de semences, tandis que le Sénégal a entamé en novembre dernier des expérimentations de culture de blé à grande échelle.
