Impliqué dans une affaire de corruption liée à des prêts contractés par des entreprises publiques, le Mozambique pourrait voir ses dettes annulées. Le Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM) à la suite des dégâts causés par la tempête ANA aux larges des côtes australes, a exigé la suspension immédiate du paiement de la dette par le Mozambique, le Zimbabwe, le Malawi et tous les autres pays affectés de la région. Le Mozambique était impliqué dans une affaire de 2 milliards de dollars de dette révélée en 2016, marquée par une énorme perte de confiance internationale.
Le Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde est solidaire des victimes de la dévastation causée par la tempête tropicale Ana au Mozambique. Cette dernière, qui a démarré à mi-janvier 2022, a fait des morts et des dizaines de milliers de déplacés. A cet effet, le CADTM exige la suspension immédiate du paiement de la dette par les pays affectés, dont le Mozambique, en manque de moyens de subsistance et faisant face à une dette de plus de 2 milliards de dollars.
Le pays, à travers la société Ematum avait emprunté environ 850 millions de dollars sous forme d’euro-obligations auprès de la banque russe VTB et de Crédit Suisse avec la garantie de l’Etat mozambicain. Déjà éprouvé par les difficultés liées à cette dette cachée relative aux tuna bonds, le Mozambique pourrait marquer une étape vers la sortie d’une crise financière.
Les autorités de Maputo s’étaient investies dans une opération de reconquête des investisseurs étrangers qui ont déserté le pays depuis que la croissance du PIB a chuté de 57,6% à 3,8% en 2016, contre 6,6% en 2015. Le Mozambique est dans une mauvaise posture depuis la révélation de cette affaire, qui lui ont valu un plan de redressement du Fonds Monétaire International.