En Namibie, le vice-Premier ministre et ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Natangwe Ithete a été limogé par la présidente Netumbo Nandi-Ndaitwah. Cette décision, officialisée par un communiqué de la présidence dimanche 26 octobre, constitue un remaniement soudain au sein de l’exécutif, touchant un secteur clé de l’économie du pays.
La présidente namibienne Netumbo Nandi-Ndaitwah reprend temporairement la tête du ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie. Cette décision, intervenue le 26 octobre, fait suite à la révocation du vice-Premier ministre Natangwe Ithete et vise à assurer la continuité et la coordination d’un secteur vital pour la croissance du pays. La présidente a souligné l’engagement de son administration envers la bonne gouvernance, la responsabilité et le développement durable.
Cette décision traduit la volonté de la présidente, de reprendre la main sur les leviers économiques stratégiques du pays, s’assurer du pilotage direct dans le secteur essentiel à l’ambition de la croissance et l’industrialisation du pays. Elle place aussi la Namibie à un carrefour délicat, celui de la réforme d’un côté et de la concentration autoritaire du pouvoir exécutif ou la perception de celle-ci.”
Aminatou TRAORE, Spécialiste en développement – Mali
Natangwe Ithete avait été nommé à ce poste en mars 2025, peu après l’investiture de la présidente. Bien qu’il ait perdu ses fonctions ministérielles, il conserve son siège au Parlement, où il représente le SWAPO, le parti au pouvoir depuis 1990, et ce, depuis 2015. Ancien vice-ministre des Finances jusqu’en 2020, Natangwe Ithete continuera de présider la commission parlementaire de l’économie et de l’administration publique jusqu’à la fin de son mandat.
“ Tout dépendra désormais de la manière dont cette réforme sera mise en œuvre avec rigueur, transparence et inclusion. Sur le plan économique, on pourrait craindre une pollinisation des décisions techniques, voire une ingérence excessive dans les affaires industrielles. Sur le plan politique, une perception de concentration de pouvoir pourrait fragiliser la collégialité gouvernementale et raviver les tensions au sein du parti au pouvoir.”
Aminatou TRAORE, Spécialiste en développement – Mali
Le secteur industriel et minier demeure au cœur des ambitions économiques de la Namibie, riche en ressources naturelles telles que l’uranium, les diamants et les hydrocarbures. Le pays s’est fixé pour objectif de produire son premier baril de pétrole brut d’ici 2030, à la suite de plusieurs découvertes prometteuses au large de ses côtes. La Namibie disposerait de réserves offshore d’environ 11 milliards de barils à 280 kilomètres de ses côtes. Selon les autorités, le pétrole va permettre de doubler le PIB d’ici à 2040.



