Négociations pétrolières : l’Afrique s’affirme

Les travaux de la troisième édition des Journées Pétrole se poursuivent à Dubaï. Les échanges ont mis en lumière l’urgence pour les États africains de renforcer leurs compétences dans la négociation et le suivi des Contrats de Partage de Production (CPP). Experts et décideurs insistent sur une approche collective, appuyée sur une analyse rigoureuse des bassins pétroliers, une stratégie économique solide et un cadre juridique clair. L’objectif est de rééquilibrer les rapports de force et sécuriser les intérêts nationaux face aux grands groupes pétroliers.

À Dubaï, les Journées Pétrole 2025 confirment leur rôle de catalyseur continental pour une gouvernance plus affirmée des ressources. Autour du thème central de la négociation et du suivi des Contrats de Partage de Production (CPP), les experts ont rappelé que pour négocier efficacement un Contrat de Partage de Production (CPP), les États africains doivent s’appuyer sur une connaissance fine de l’environnement pétrolier, des attentes des parties, du potentiel des bassins et du contexte socio-politique. Une stratégie gagnante repose ainsi sur l’analyse comparative des CPP existants, la modélisation économique des scénarios, et une équipe pluridisciplinaire d’experts. En vue de rompre avec les déséquilibres passés, les pays doivent adopter une approche collective, outillée et souveraine, en conciliant attractivité pour les investisseurs et défense des intérêts nationaux.

Au niveau de la stratégie de négociation, qu’est-ce qu’il faut retenir ? Premièrement, le benchmarking : on ne peut pas négocier seul dans son coin. On ne peut pas s’asseoir isolément et dire ‘je vais fixer une redevance de 20 %’ alors que les autres pays proposent 7 %. Personne ne viendra chez vous. Et qu’est-ce qu’on compare ? On compare les données des bassins qui présentent les mêmes caractéristiques que les vôtres.

Gacyen MOUELY, Associé co-gérant chez 3M-Partners & Conseils 


Les discussions ont également porté sur l’urgence de stabiliser le cadre juridique des CPP, trop souvent flou ou vulnérable aux interprétations divergentes. Juristes, et responsables publics appellent à l’adoption de modèles contractuels clairs, intégrant des clauses de garantie, des mécanismes de règlement des différends et un ancrage dans des conventions internationales. 

Dans la négociation, il y a un certain nombre de mécanismes juridiques qu’il faut connaître. Le premier, c’est la liberté contractuelle. Le deuxième, c’est la bonne foi. Le troisième, c’est la notion de faute. La phase de négociation est une étape clé, car elle aboutit à la signature du contrat. Mais attention : on ne fait pas n’importe quoi à ce stade. Même si vous avez retenu un investisseur, que ce soit en gré à gré ou par appel d’offres, il existe un ensemble de règles de droit à respecter.

Gaetan MBOZA , Associé co-gérant chez 3M-Partners & Conseils 


Les panels ont mis en évidence des failles contractuelles persistantes, notamment l’absence de mécanismes de contrôle efficaces après la signature des CPP. Stratégiquement essentiel pour les économies africaines, le Contrat de Partage de Production (CPP) dépasse le simple cadre technique : il incarne la relation entre l’État et les compagnies pétrolières. Pour en tirer pleinement profit, sa négociation nécessite une montée en compétences des administrations publiques, afin de rééquilibrer les rapports de force.

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