Au Niger, les militaires au pouvoir sont de plus en plus déterminés à mettre fin à leur coopération avec la France qu’ils accusent d’orchestrer une déstabilisation en posant plusieurs actes de provocation. Un communiqué rendu public le 9 août présente en effet plusieurs actes posés par l’armée française et qui selon les membres du CNSP pourraient précipiter le départ des troupes françaises en poste au Niger.
Les troupes militaires françaises stationnées au Niger ne sont plus les bienvenues dans ce pays d’Afrique de l’Ouest plongé depuis le 26 juillet 2023 dans une crise politique majeure. Déjà, le 3 août, quelques jours après le renversement du Président Bazoum, les militaires nigériens avaient dénoncé les accords de défense existant entre leur pays et la France. Dans un communiqué lu le 8 août 2023 à la télévision publique, l’armée nigérienne accuse la France de préparer une rébellion dans le pays avec la libération de plusieurs terroristes. L’armée française aurait également violé l’espace aérien du Niger, espace fermé depuis le 6 août.
De son côté, la France à travers un communiqué signé conjointement par le ministère des affaires étrangères et le ministère des armées, réfute toutes ces allégations et évoque une tentative de diversion au moment où la CEDEAO multiplie ses efforts de médiation.
Les militaires français positionnés au Niger le sont à la demande des autorités nigériennes légitimes pour lutter contre les groupes terroristes qui déstabilisent la région et martyrisent les populations dans le Sahel. Le mouvement aérien réalisé ce jour au Niger a fait l’objet d’un accord préalable et d’une coordination technique avec les forces nigériennes, autorisation confirmée par écrit. Aucune attaque terroriste n’a eu lieu. Aucun terroriste n’a été libéré par les forces françaises qui luttent contre ce fléau depuis de nombreuses années au Sahel au péril de la vie de leurs soldats.
Communiqué du gouvernement Français
Après leur départ du Mali et du Burkina Faso, les militaires français ont été redéployés au Niger dans le cadre de l’opération barkhane. 1500 éléments y seraient stationnés en ce moment sous le contrôle de l’armée nigérienne. Leur mandat se résume à appuyer les troupes nigériennes dans la lutte contre les djihadistes avec notamment des drones et des avions de chasse. Le 30 juillet 2023, la France a assuré qu’elle userait de force si ses ressortissants venaient à subir des violences au Niger suite à des manifestations devant son ambassade. Par ailleurs dans une correspondance adressée au général de division Eric Ozanne, commandant des forces françaises au Sahel en date du 8 août 2023, le chef d’état-major des armées du Niger aurait validé le désengagement des forces françaises au Sahel du site D’Aguelal dans le centre nord du Niger, par ailleurs site d’extraction d’uranium.
