Le 13 août 2023, le CNSP a annoncé que le président Bazoum sera poursuivi pour haute trahison et d’atteinte à la sécurité intérieure et extérieure du pays. Cette annonce est considérée par la CEDEAO comme une nouvelle provocation du CNPS. Lors de sa réunion du 14 août 2023, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a réclamé une fois de plus la libération de l’ancien chef d’État et de sa famille, dont les déplacements sont restreints au palais présidentiel, à Niamey.
Depuis la chute de son régime le 26 juillet 2023, le président Mohammed Bazoum aurait eu des échanges mettant en péril la sécurité intérieure du Niger, a indiqué la junte militaire dans un communiqué. Le 13 août 2023, le CNSP a annoncé que le président Bazoum ainsi que ses “complices” locaux et internationaux seront poursuivis pour haute trahison.
“Le gouvernement nigérien a réuni, à ce jour, les éléments nécessaires de preuve pour poursuivre devant les instances nationales et internationales compétentes, le président déchu et ses complices locaux et étrangers pour haute trahison et atteinte à la sûreté intérieure et extérieure du Niger suite à ses échanges avec les nationaux, les chefs d’Etat étrangers et des responsables d’organisations internationales”
Amadou ABDRAMANE, Porte-parole du CNSP, Niger
La CEDEAO considère l’annonce des poursuites contre le président Bazoum comme une nouvelle provocation du CNPS. Pour des observateurs, il s’agit de signaux contradictoires alors que la junte s’est dite ouverte pour des négociations. Dans le même temps, l’évolution de la situation au Niger est scrutée de près par l’Union africaine. Le Conseil de paix et de sécurité de l’organisation panafricaine s’est réuni le 14 août 2023 pour réclamer une nouvelle fois, la libération de l’ex-chef d’Etat et sa famille.
“La décision de la junte de poursuivre le président Mohamed Bazoum est comme une sorte de ping-pong lorsque chacun des antagonistes met sur la table ses moyens de pression. Dans ce genre de contexte, chaque partie essaie de tirer profit de la situation qu’elle peut mieux contrôler et mieux gérer”
Daouda Emile OUEDRAOGO, Analyste politique, Burkina Faso
Dans son communiqué numéro 27, le CNSP a rejeté les informations donnant le président Bazoum pour séquestré. Les putschistes ont garanti que le chef d’Etat et son gouvernement bénéficient de traitements humains et respectent le droit nigérien et international.