Dans un communiqué daté du 09 septembre 2023, les autorités nigériennes ont dénoncé et fustigé un manque de sincérité et des manœuvres sournoises quant au retrait total des troupes françaises du Niger. Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie CNSP a par ailleurs fait état de manœuvres de la France qui prévoyait une agression à travers un « déploiement de ses forces», en soutien aux Etats de la CEDEAO. Le Niger pointe du doigt le rôle de cette dernière auprès de la France sur place et tient à témoin l’opinion publique des conséquences d’un tel plan.
A travers un communiqué officiel samedi 9 septembre 2023, les autorités nigériennes ont dénoncé l’absence de sincérité et des manœuvres “sournoises et dilatoires” des autorités françaises dans l’annonce du plan de retrait de leurs troupes au Niger. Selon le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie CNSP, aucun progrès n’a été enregistré quant à l’application dudit plan et en dépit de cette annonce, la France continue à déployer des troupes dans certains pays de la Cédéao, dans le cadre des préparatifs pour une agression contre le Niger.
“Le sentiment anti-français dans ce pays-là est tellement fort que les autorités savent surfer sur ce sentiment pour pouvoir porter des accusations sans avoir besoin d’apporter des preuves et le danger de cette politique ou stratégie, c’est que quand les populations seront suffisamment chauffées à blanc, elle pourrait être amenées à mener des actions et des manifestations qui peuvent même être violentes contre l’ambassade de France et voir même, contre la base militaire française et là, on est dans une autre dimension.”
Boubacar BA, Journaliste / Sénégal
Selon le colonel-major Amadou Abdramane, un plan serait envisagé en collaboration avec la CEDEAO, qui aurait fait débarquer d’importantes quantités de matériel et d’équipement de guerre au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Bénin. Le régime dit avoir constaté depuis le 1er septembre 2023 des mouvements et rotations d’avions-cargos, des aéronefs et hélicoptères multirôles déployés, une quarantaine de véhicules blindés, avec à bord du personnel et des moyens militaires.
“Entre les autorités du Niger et les autorités françaises, aujourd’hui la confiance n’est pas là. Il faut dire aussi que les Français ont une grande part de responsabilité. Pendant des décennies, ils ont eu à travers l’exploitation de l’uranium, à commettre un certain nombre d’actes qui aujourd’hui leur sont reprochés. Il n’y a pas aujourd’hui cette confiance qui pourrait permettre des négociations franches entre la France et le Niger. Au Niger il y a une base américaine et on entend aucune accusation contre les États-Unis, il n’y a pas un sentiment anti-américain mais il y a plutôt un sentiment anti-français donc toute l’attention est dirigée vers la France.”
Boubacar BA, Journaliste / Sénégal
Déterminé à expulser la France de son territoire, le Niger avait récemment retiré l’immunité et le visa diplomatiques de l’ambassadeur français, Sylvain Itté, et exigé son départ. La situation politique dans le pays reste tendue depuis le coup d’État du 26 juillet 2023, avec des appels internationaux pour un retour à l’ordre constitutionnel. Le CNSP a qualifié les agissements de la France d’attitude agressive, sournoise et méprisante, et tient à témoin l’opinion publique nationale et internationale quant au déroulement de la situation.