Au Nigeria, la faim menace des millions de personnes. Dans un contexte marqué par l’insécurité, l’inflation et la dévaluation du naira, la crise alimentaire s’aggrave au Nigeria. Le gouvernement ne cesse de multiplier les initiatives, alors que les appels à une action rapide se multiplient.
Au Nigéria, la crise alimentaire prend une ampleur inquiétante. Dans ce pays de plus de 220 millions d’habitants, les pénuries de denrées de base, la flambée des prix et l’insécurité alimentaire touchent désormais toutes les couches de la population. Selon le Programme alimentaire mondial, plus de 26 millions de Nigérians risquent de souffrir de la faim aiguë en 2025 si des mesures urgentes ne sont pas prises.
“La sécurité alimentaire va au-delà de la production. Il s’agit d’assurer un équilibre entre la production et la consommation. Ainsi, si nous prenons les bonnes décisions au bon moment, si nous faisons en sorte que le système continue à se développer au fil des ans, nous devrions être pleinement suffisants en tant que nation.”
KAMAALDEEN RAJI, Économiste agricole – Nigeria
L’aggravation de la situation a incité les autorités à annoncer leur plan d’urgence alimentaire, quelques mois seulement après le dernier, en juillet 2023. La nouvelle stratégie vise à améliorer la disponibilité des denrées alimentaires, à stabiliser les prix du marché et à apporter un soutien accru aux agriculteurs. Dans le nord du pays, les attaques de groupes armés empêchent l’accès aux champs et entravent la distribution alimentaire. À cela s’ajoute la dévaluation du naira, qui pèse sur le pouvoir d’achat des familles.
“Le prix a vraiment augmenté par rapport à avant, j’avais l’habitude d’acheter des remorques de haricots à 45k par sac et je les vendais en moins de 2 semaines, maintenant je ne peux même pas acheter jusqu’à 50 sacs et chaque sac de haricots coûte maintenant 125k. Avec l’augmentation du prix, la plupart des gens n’achètent même plus comme avant.”
MOHAMMED SUNUSI, Commerçant – Nigeria
Face à cette urgence, le gouvernement fédéral a annoncé un plan de distribution de vivres et d’aides financières. Mais sur le terrain, les organisations humanitaires alertent sur l’insuffisance des moyens et appellent à une mobilisation nationale et internationale.