L’Ouganda réduira ses emprunts extérieurs de 98 % au cours de l’exercice financier allant jusqu’à juin 2026 afin de réduire sa dette publique croissante, selon le ministère des finances. La dette publique de l’Ouganda, qui a atteint 25,6 milliards de dollars en juin de cette année, contre 23,7 milliards de dollars un an plus tôt selon les données du ministère des finances, a suscité la colère des politiciens ougandais de l’opposition et a également déclenché des dégradations de la cote de crédit.
Le gouvernement ougandais prévoit de réduire les dépenses d’un peu plus d’un cinquième et les emprunts nationaux d’un peu plus de la moitié au cours de l’année fiscale 2025/26, selon le ministère des finances. L’augmentation de la dette publique de l’Ouganda a alimenté les inquiétudes des politiciens de l’opposition et a également incité les agences de notation Fitch et Moody’s à réduire la cote de crédit du pays. Le gouvernement affirme que les emprunts ont été utilisés pour stimuler la croissance économique, qui a été plus rapide que celle de beaucoup de ses pairs africains depuis la pandémie de COVID-19.
L’Ouganda dans lequel nous nous trouvons est stable, l’économie est stable, la seule chose est que nous devons travailler dur.
MATIA KASAIJA, Ministre des Finances
Les dépenses globales du gouvernement pour 2025/26 devraient s’élever à 57,4 trillions de shillings ougandais, contre 72,1 trillions de shillings prévus pour l’exercice financier en cours, selon un projet de document budgétaire du ministère. Le gouvernement prévoit d’emprunter environ 4,01 trillions de shillings sur le marché intérieur par le biais d’obligations du Trésor au cours de la même période, soit 53,9 % de moins qu’en 2024/25.
Nous avons constaté une augmentation de la dette et une amélioration de la qualité de vie des Ougandais. Hier encore, il y a 20 ans, le taux d’alphabétisation en Ouganda n’était que de 36 %, alors qu’il est aujourd’hui de 77 %. Bien sûr, nous avons contribué à un niveau d’emprunt et investi en conséquence dans l’équipement éducatif, les laboratoires scientifiques et les compétences en général. Des millions d’enfants sont scolarisés parce que nous avons partiellement utilisé les ressources.
JULIUS KAPWEPWE, Directeur des programmes, Debt Network
Les priorités de financement du gouvernement seraient l’agro-industrialisation, le tourisme et les minéraux, y compris le pétrole. Les fonctionnaires indiquent que les remboursements de la dette extérieure devraient atteindre 4,03 trillions de shillings en 2025/26, contre 3,1 trillions de shillings pour l’année fiscale en cours, ce qui accentuera la pression sur les dépenses intérieures.
