Le gouvernement ougandais dans l’optique de devenir un pays producteur d’énergie nucléaire au même titre que l’Égypte et l’Afrique du Sud, s’apprête à explorer ses réserves d’uranium. Une évaluation récente réalisée par des experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) en juillet 2024 a encouragé les autorités à poursuivre l’exploitation de l’uranium dans le cadre de sa stratégie de transition énergétique.
Alors que la température globale continue d’augmenter, le continent africain doit supporter un fardeau dû au changement climatique et des coûts pour l’adaptation essentielle au climat. En moyenne, selon des indications de l’Organisation météorologique mondiale, les pays africains perdent 2 à 5% de leur produit intérieur brut (PIB) et nombre d’entre eux consacrent jusqu’à 9% de leur budget à la lutte contre les phénomènes climatiques extrêmes. En réponse à cette situation, l’Ouganda se positionne à l’avant-garde du mouvement anti-changement climatique en emboîtant le pas à l’Egypte et l’Afrique du Sud qui détiennent déjà des centrales nucléaires. En effet, le pays souhaite exploiter ses réserves d’uranium pour rendre opérationnelle sa première centrale nucléaire d’ici 2031.
Nous avons déjà identifié les sites, et ceux-ci sont en cours d’élaboration à partir des préliminaires nécessaires pour discuter avec les communautés. Ce sont de grands projets qui se profilent à l’horizon.
Ruth Nankabirwa, Ministre de l’Énergie et du Développement minier
Malgré l’abondance des sources d’énergie renouvelables, l’Ouganda est aux prises avec une pauvreté énergétique généralisée. Seulement 22 % de la population est connectée au réseau national, tandis qu’environ 25 % ont accès à l’énergie solaire hors réseau. S’il manque une estimation des dites réserves, une évaluation de 2004, financée par la Banque mondiale et la BAD, a estimé que plusieurs régions hébergent de l’uranium sur environ 52 000 km² à travers le pays. Des réserves que le pays envisage d’exploiter avec l’appui de l’Argentine.
Nous disposons d’un cadre juridique. Notre loi sur l’énergie atomique de 2008. Mais en travaillant avec l’Agence internationale de l’énergie atomique, nous avons identifié des domaines d’amélioration dans la préparation de la gestion de l’industrie de l’énergie nucléaire, des aspects du déclassement, de la sûreté nucléaire et de la sécurité de la gestion des déchets de combustible, entre autres, le combustible usé.
Irene Bateebe, Secrétaire permanente au ministère de l’Énergie
En 2023, l’Ouganda a déclaré que le premier projet nucléaire serait à Buyende, à environ 150 km au nord de la capitale Kampala, et que le premier réacteur serait connecté au réseau national d’ici 2031. Six autres pays se sont engagés à intégrer le nucléaire dans leur bouquet énergétique entre 2030 et 2037. Il s’agit du Ghana, du Nigeria, du Soudan, du Rwanda, du Kenya et de la Zambie.
