Un plafond de 2,8 % par mois ou 33,6 % par an a été fixé pour les taux d’intérêt des prêteurs numériques en Ouganda, selon le ministre des finances Matia Kasaija. Le nouveau plafond, établi en vertu de la loi sur les institutions de microfinance et les prêteurs de niveau 4 (Cap 61), vise à protéger les emprunteurs contre les taux d’intérêt excessifs et à rendre les prêts plus abordables. Toutefois, certains prêteurs ont exprimé la crainte que cette mesure ne les pousse à la faillite.
Le ministre ougandais des Finances et du Développement économique, Matia Kasaija, a fixé le taux d’intérêt maximum pour les prêteurs numériques à 2,8 % par mois ou 33,6 % par an. Cette nouvelle directive a pour objectif d’éliminer les pratiques contraires à l’éthique, de clarifier les questions relatives aux licences, aux marques et à la transparence, et de renforcer la protection des consommateurs dans l’espace de prêt numérique. Ce taux est inférieur aux taux actuels du marché, qui se situent entre 4 % et 12 % par mois, et qui reflètent les coûts et les risques associés au financement en Ouganda.
Cela ne nous permet pas de réaliser des économies unitaires, car, pour revenir aux facteurs qui déterminent réellement notre tarification, nous n’avons pas ce luxe, contrairement aux banques commerciales qui reçoivent des dépôts du public. Je dirais que nous devons lever des capitaux auprès des investisseurs.
Jessica Tusiime, Responsable des opérations de crédit chez Pezesha Uganda
Selon un rapport Findex de 2021, plus de 77 % des Ougandais empruntent de l’argent, mais seulement 31 % le font auprès d’institutions financières. Si les plateformes de prêt numérique ont contribué à attirer les emprunteurs, les experts affirment que des réglementations strictes pourraient étouffer les progrès financiers des emprunteurs.
Pour une personne ordinaire, l’implication est un bonheur à court terme et un cri pour plus long terme, car ceux qui vous donnaient le peu d’argent dont vous aviez besoin pour survivre sont susceptibles de fermer leurs portes, de faire faillite, et vous n’avez alors plus d’argent. Ils peuvent également entrer dans la clandestinité, ce qui est encore plus dangereux.
Julius Mukunda, Directeur exécutif, Groupe de défense du budget de la société civile
Selon le ministère des Finances, facturer des intérêts supérieurs au taux prescrit constitue une infraction pénale. En cas de condamnation, le prêteur est passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 1 000 000 de shillings ougandais. Un tribunal peut également ordonner l’annulation de la licence du prêteur et exiger que ce dernier rembourse à l’emprunteur tous les intérêts excédentaires facturés.