La capitale d’Algérie a abrité, lundi 10 juin, les travaux de la 11e Réunion ministérielle du C10, le Comité des dix chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine sur la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies. Occasion pour les pays qui composent ce Comité de réaffirmer la position unifiée de l’Afrique pour une présence du continent dans l’instance de décision des Nations Unies qui ne compte depuis sa création que cinq États permanents.
Réparer l’injustice historique imposée au continent africain depuis la création du Conseil de sécurité des Nations unies en janvier 1946, en permettant la présence permanente d’Etats africains dans cette instance de décision garante de la paix et de la sécurité internationales. Position défendue par les dirigeants africains et réaffirmée à Alger, le 10 juin, à l’occasion de la 11e Réunion ministérielle du Comité des dix chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine sur la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies (C10).
« Nous sommes tous conscients que l’Afrique est aujourd’hui touchée par de nombreux conflits. Or, au sein de la première institution mondiale pour la paix et la sécurité, notre voix est très silencieuse. Nous demandons aujourd’hui que cette injustice historique soit corrigée et que l’Afrique soit représentée au sein du Conseil. Le Conseil de sécurité doit refléter les réalités géopolitiques actuelles ».
Timothy Musa Kabba, Ministre des Affaires étrangères – Sierra Leone
Un des organes principaux de l’Organisation des Nations unies, le Conseil de sécurité a parmi ses objectifs le maintien de la paix et de la sécurité internationales; le règlement des problèmes internationaux entre Etats en encourageant les droits de l’homme. Tous les Etats sont tenus de se conformer aux décisions du Conseil. Depuis sa création, l’instance compte cinq membres permanents et 10 Etats non permanents qui sont réélus chaque deux ans. Cependant, seuls les membres permanents (Chine, États-Unis, Russie, France, Royaume-Uni) disposent du droit de veto, qui permet de bloquer une résolution de l’ONU. L’Afrique, qui fait face à de nombreux conflits, souhaite être présente dans l’instance pour mieux faire valoir ses points de vue.
« Les discussions sur l’élargissement et la démocratisation du Conseil de sécurité, pour qu’il soit juste et efficace, rencontrent des résistances. Il est temps que les membres du Conseil envisagent cette réforme, car l’Afrique est là, c’est le siècle de l’Afrique et les voix africaines doivent être entendues au sein du Conseil.”
Timothy Musa Kabba, Ministre des Affaires étrangères – Sierra Leone
L’Afrique, à travers le C10, créé en 2005, demande d’avoir au Conseil de sécurité de l’ONU deux sièges permanents avec droit de veto et deux sièges non permanents supplémentaires. Le 6 juin 2024, la Somalie a été élue membre non permanent du Conseil de sécurité pour deux ans à compter du 1er janvier 2025, remplaçant le Mozambique au niveau de la représentation africaine.