La mission la plus ancienne et la plus chère de l’histoire de l’ONU, avec un budget d’un peu plus d’un milliard de dollars par an, la Monusco (Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo) quitte officiellement le Sud-Kivu. La cérémonie officielle de fermeture du bureau de la Mission dans cette province a eu lieu le 25 juin 2024 à l’aéroport de Kavumu. Le désengagement total des 15 000 casques bleus de cette mission créée en 1999 est prévu en trois phases, après avoir été acté en décembre 2023 par le Conseil de sécurité de l’Onu.
Après vingt-cinq ans de présence, la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) a officiellement pris fin dimanche 30 juin 2024 dans la province du Sud-Kivu, dans l’est du pays.
«Cela a été un immense effort conjoint avec le gouvernement de la RDC. Malgré les nombreux défis auxquels nous avons été confrontés, le retrait des troupes et des équipements s’est déroulé de manière ordonnée. Assurer la paix et protéger les civils est désormais entièrement entre les mains des autorités congolaises».
Bintou Keita, Cheffe de la Monusco – Guinée
Selon les autorités congolaises, la fermeture du bureau de la Monusco au Sud-Kivu constitue « une étape clé du désengagement de la Mission onusienne en République démocratique du Congo », Mission dont le mandat se limite désormais aux provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
«Si le désengagement concourt au transfert des bases militaires et installations de la Monusco aux Forces de défense nationale, la transition, quant à elle, constituera cette période pendant laquelle le gouvernement assumera les activités autrefois exercées par la Mission onusienne, avec l’appui des agences, fonds et programmes du système des Nations Unies».
Jacquemain Shabani Lukoo Bihango, Vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières – RD Congo
Depuis 2002, la présence de la Monusco au Sud-Kivu a permis d’assurer une protection physique directe à près de trois millions de personnes et de soutenir les FARDC par le biais d’opérations conjointes. Au cours des vingt dernières années, la Monusco a aidé à démobiliser plus de 4 600 combattants et enfants associés à des groupes armés ; a collecté et détruit plus de 44 000 munitions et explosifs. La mission a également contribué à l’acheminement du matériel électoral durant les élections.
La Monusco qui a la base était en RDC pour la paix et la stabilisation du pays, a très largement échoué dans ses missions pour la paix, mais jouait un rôle capital dans ce pays dans le sens ou, dans certaines parties de la RDC, la Monusco jouait presque le rôle de l’Etat, en remplacement de l’Etat défaillant congolais. Si sur le plan de la paix, ce départ peut réjouir la population congolaise, mais côté stabilisation, la Monusco va manquer à la population congolaise.
Kerwin MAYIZO , Analyste politique – RD Congo
Le désengagement de la Monusco intervient alors que la province du Nord-Kivu fait face à une offensive d’ampleur de la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23), soutenue par des éléments de l’armée rwandaise.