La Côte d’Ivoire va réhabiliter plus de 22 000 ha de forêts classées dans le cadre de ses objectifs de transition bas carbone et d’aménagement forestier. Un protocole, paraphé par le ministre des Eaux et forêts Laurent Tchagba, et le consortium Leiff et Aets Afrique, devrait permettre de restaurer les forêts classées de Fengolo et de Yani pour la génération de crédits carbone.
En Côte d’Ivoire, le ministère des Eaux et forêts a signé un protocole avec le consortium Leiff et Aets Afrique, en vue de la réalisation d’une étude de faisabilité pour la réhabilitation de forêts classées. Il vise la restauration des forêts classées de Fengolo (12 000 ha) et de Yani (10 675 ha) en vue de la génération de crédits carbone.
“En prenant cet engagement, la Côte d’Ivoire montre la voie à plusieurs États francophones. La question la plus importante qui se pose : a-t-on véritablement besoin d’étude de faisabilité pour s’engager dans les projets d’atténuation ? Au-delà même de cette question, la question des taxes carbone se pose avec acuité et mérite beaucoup de réflexion.”
Kossivi Adessou, environnementaliste – Togo
L’étude préliminaire de faisabilité révèle que ces deux forêts classées comprennent des collines, une infiltration moyenne et la présence de plantation d’anacarde, une activité d’élevage de bovins et des reliques forestières. Prévu sur une période d’un an, le projet devrait permettre d’accompagner les objectifs de reforestation de l’Etat ivoirien d’ici 2030.
“On notera néanmoins que les projets crédit carbone ont pris de l’ampleur dans cette dernière décennie et fort de cela, et malgré cette ampleur, les rapports du GIEC ne donnent pas grand espoir, ce qui nous interpelle tous à questionner le processus afin de voir l’utilité de l’approche crédit carbone et peut-être inciter autrement les États à honorer les engagements internationaux relatif à la protection de l’environnement et à la sauvegarde de la planète face à la crise climatique.”
Kossivi Adessou, environnementaliste – Togo
À cet effet, le consortium LEIFF – AETS AF s’est engagé à rédiger le cahier de charges de l’étude et de le faire valider par le ministère des Eaux et Forêts au plus tard deux mois après la signature du protocole. Notons que ce projet intègre un volet communautaire dans sa mise en œuvre ainsi que des actions d’agroforesterie et de conservation.