En République democratique du Congo, la vie politique est secouée par la démission surprise de Vital Kamerhe, qui a quitté le 22 septembre 2025 la présidence de l’Assemblée nationale. Officiellement motivé par le désir de « permettre à l’institution de se consacrer pleinement aux questions essentielles », ce départ intervient alors que le climat au Parlement était déjà marqué par des tensions persistantes. Accusé de mauvaise gestion des fonds parlementaires, d’entraver le contrôle de l’hémicycle et de s’éloigner des priorités de l’exécutif, Kamerhe laisse derrière lui un perchoir stratégique que l’UDPS et ses alliés ambitionnent de contrôler à moins de deux ans d’échéances électorales cruciales. Sa décision ouvre une phase d’incertitude, entre recompositions politiques, rivalités internes et pressions de l’opinion publique.
Le 22 septembre 2025, Vital Kamerhe a annoncé sa démission de la présidence de l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo, invoquant dans sa lettre « le souci de permettre à l’institution de se consacrer pleinement aux questions essentielles de la vie nationale ». Cette démission est présentée alors que depuis l’ouverture de la session ordinaire de septembre, un climat morose planait déjà sur l’hémicycle selon l’ancien président de l’assemblée nationale congolaise. Redevenu simple député de Bukavu, Vital Kamerhe conserve un solide ancrage local et une notoriété nationale forgée par plus de vingt ans de carrière politique.
» Dans l’exercice de leur liberté d’expression, certains, ici ou à l’extérieur, ont multiplié à mon endroit critiques acerbes et attaques violentes, largement médiatisées. Mais d’autres, nombreux, m’ont témoigné sympathie et soutien sincère. Fort malheureusement, ce débat sur la déchéance éventuelle de quelques membres du bureau de l’Assemblée nationale a fini par occulter les véritables défis prioritaires auxquels notre pays est confronté.”
Vital Kamerhe, Ex-président de l’Assemblée nationale – RD Congo
Derrière ce ton mesuré, les reproches sont toutefois sévères : plusieurs députés l’accusent de mauvaise gestion des fonds parlementaires, d’entrave au contrôle de l’Assemblée et d’un manque d’alignement avec les priorités du pouvoir exécutif. Pour de nombreux observateurs, cette démission ressemble à un règlement de comptes interne, l’UDPS et ses alliés cherchant à renforcer leur emprise sur un perchoir jugé stratégique à moins de deux ans des prochaines élections.
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Aboudramane Coulibaly, Analyste Politique – Mali
Cette décision ouvre une période d’incertitude au Parlement. Entre loyautés fragiles, équilibres politiques menacés et pressions de l’opinion, la RDC s’engage dans une phase de turbulences dont l’issue reste imprévisible. Une nouvelle élection du président de l’Assemblée nationale devra être organisée ok , même si aucune date n’a été indiqué pour l’instant , alors que la pétition à l’origine de cette crise aurait recueilli plus de 250 signatures, selon des sources médiatiques, dépassant largement le seuil légal de recevabilité.



