Au Tchad, la pression démographique et économique s’exerce sur les zones frontalières avec le Soudan suite à l’arrivée massive des réfugiés soudanais estimés à 400.000 personnes. Une situation qui a créé une crise humanitaire et sociale aussi bien pour les communautés d’accueil et les réfugiés en quête d’asile. Pour atténuer les effets de cette crise sur les familles défavorisées, un vaste programme de filets sociaux est initié avec les partenaires. Mais pour les autorités, il faut aller au-delà d’une simple réponse humanitaire et jeter une base économique résiliente de ces zones en proie à la crise.
Au Tchad, la réinsertion sociale des réfugiés devient un véritable enjeu de développement pour les autorités. Avec l’afflux des nouveaux réfugiés soudanais estimés à 400.000 personnes à l’Est du pays, la pression démographique s’accentue sur les populations locales qui font déjà face à l’insécurité alimentaire et au changement climatique. Pour aider certaines familles à s’autonomiser, le gouvernement et ses partenaires ont mis sur pied un programme de filets sociaux pour encourager l’entreprenariat en milieu rural afin de rendre plus résilientes les économies locales.
« Ce sont des subventions que nous avons l’habitude de faire avec nos partenaires en faveur des populations affectées par l’afflux des réfugiés. Nous apprécions l’opportunité que ces familles puissent avoir des moyens notamment de cash pour entreprendre et subvenir à leurs besoins. Nous pensons que c’est quelque chose qui doit se multiplier et nous l’avons expliqué à nos partenaires. D’après ce que nous avons eu comme retour, il y aura bien une seconde phase qui sera renforcée par le gouvernement au profit des populations nécessiteuses.
MOUSSA BATRAKI, Ministre de la Prospective économique
Selon les autorités, l’afflux de réfugiés et le faible rendement agricole cette année risque d’aggraver l’insécurité alimentaire, en dépit des efforts déployés dans le cadre du projet d’appui aux réfugiés et aux communautés d’accueil. Un soutien accru de la communauté internationale est attendu pour répondre aux besoins essentiels des réfugiés en cas de pénurie.
« Nous allons multiplier les échanges pour nous permettre de comprendre et d’évaluer les besoins des réfugiés en cette période de crise. La Banque mondiale veut intensifier ses appuis au profit du Tchad en lui accordant un peu plus de ressources pour financer les projets en faveurs des moyens de subsistance. »
ANNA BJERDE, DG des Opérations de la Banque mondiale – Etats Unis
Depuis le début du conflit au Soudan, plus de 400 000 réfugiés soudanais ont trouvé refuge à la frontière Est du Tchad. Une situation qui intensifie les besoins d’aide humanitaire dans une zone où 40 % des populations vivent sous le seuil de pauvreté.