République centrafricaine : des initiatives locales face au manque d’infrastructures

La République centrafricaine ambitionne de s’intégrer pleinement aux grandes dynamiques économiques régionales. Mais l’insuffisance d’infrastructures de base reste un frein majeur. Dans ce contexte, des initiatives locales émergent, comme celle de la Société de Manioc Centrafricain, qui montrent qu’il est possible d’avancer malgré les contraintes, en valorisant les ressources agricoles et en structurant de nouvelles filières industrielles.

​Située au cœur de l’Afrique centrale, à la croisée des grands corridors commerciaux du continent, la République Centrafricaine (RCA) aspire à devenir une porte d’entrée stratégique vers les marchés régionaux. Mais en dépit de ce positionnement géographique favorable, le pays reste confronté à un défi structurel de taille : l’absence d’infrastructures modernes. Ce retard freine l’émergence d’une économie compétitive et entrave les efforts d’industrialisation.

Il y a les infrastructures énergétiques parce que derrière l’énergie il y a toute la problématique de l’industrialisation, de la transformation. Les infrastructures de transport ça va permettre donc la mobilité non seulement des biens, et des personnes. Et en troisième lieu je vais parler de l’agriculture parce qu’il y a une forte employabilité et quand il y a une forte employabilité.”

Richard FILAKOTA, Ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération internationaleCentrafrique

Dans cet environnement peu propice aux grandes industries, certaines entreprises locales, à l’image de la Société de Manioc Centrafricain (SMCAF), réussissent à tirer leur épingle du jeu. Fondée en 2019 par Joan Heren ISSAKA, SMCAF s’est spécialisée dans la transformation et le conditionnement de produits dérivés du manioc. Implantée à 25 kilomètres de Bangui, l’entreprise emploie une centaine de personnes, en grande majorité issues des villages avoisinants.

“Il faut comprendre que la SMCAF intervient sur toute la chaîne de mise en valeur, depuis la production jusqu’au produit fini et même à la commercialisation. On accompagne donc des coopératives, des groupements de cultivateurs de manioc sur le plan mécanique afin de leur permettre d’avoir des capacités à produire sur de grandes échelles et nous on se repositionne derrière pour racheter justement toute la production agricole.”

Joan Heren ISSAKA, Directeur général de Société de Manioc Centrafricain

Ce modèle démontre que même dans un environnement marqué par la faiblesse des infrastructures, des solutions locales et adaptées peuvent émerger, contribuant à dynamiser le tissu économique rural et à structurer des filières porteuses. Pour accompagner ces dynamiques, la Banque Africaine de Développement (BAD), présente en Centrafrique depuis 1972, multiplie ses efforts. Le portefeuille de la Banque dans le pays a considérablement évolué. 

“Nous avons triplé notre portefeuille on est passé de 140 millions de dollars à plus de 600 millions de dollars, l’objectif c’est d’aller au milliard de dollar de portefeuille en République centrafricaine dans le cadre de ce PND. Et les axes prioritaires de ce PND sont les axes sur lesquels notre document stratégique pays est aligné.”

Mamady SOUARÉ, Représentant pays de la BAD en CentrafriqueCôte d’ivoire

Loin d’être saturée, la Centrafrique reste un territoire de pionniers pour les entrepreneurs audacieux. Le pays dispose d’atouts sous-exploités : 10% des forêts du bassin du Congo, 15 millions d’hectares de terres arables dont seulement 5% exploités, 5 millions d’habitants dont 64% ont moins de 24 ans, constituant un réservoir de main-d’œuvre à fort potentiel. Entre défis persistants et opportunités inexploitées, le développement de la Centrafrique passe plus que jamais par l’audace d’acteurs locaux et l’engagement de partenaires internationaux.

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