Une nouvelle crise politique a éclaté au grand jour entre le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, engagés dans un bras de fer ouvert autour du sort de la cheffe de la coalition présidentielle. Dans un communiqué, le PASTEF, parti du Premier ministre, a rejeté la décision du chef de l’État de révoquer la coordinatrice de la coalition qui avait conduit Bassirou Diomaye Faye à la victoire lors de la présidentielle de mars 2024.
Une nouvelle crise politique secoue le Sénégal. Le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko se retrouvent en conflit ouvert autour du sort de la cheffe de la coalition présidentielle « Diomaye Président ». Dans un communiqué daté du 11 novembre 2025, le parti de Sonko, le PASTEF, rejette la décision du chef de l’État de révoquer Aïssatou Mbodj, coordinatrice de la coalition et figure centrale de la victoire électorale de mars 2024. Selon le parti, cette décision n’a pas de légitimité et menace l’équilibre interne de l’alliance.
“ Effectivement, la coalition du président a un enjeu stratégique, donc pour le président de la République. Donc cela pourrait être pour lui un instrument politique, une plateforme électorale, au cas où il aurait des envies de se représenter en deux mille vingt neuf, histoire effectivement de chercher une légitimité politique. Ce qui serait à mon avis contradictoire pour le parti Pastef qui souhaiterait investir Ousmane Sonko en deux mille vingt neuf. La bataille, donc, de positionnement au sein de la coalition du président pourrait effectivement sonner le glas de la rupture définitive.”
Ngagne Demba Fall, Enseignant-chercheur au CESTI – Sénégal
Le président Faye, dans une note datée du 11 novembre, justifie l’éviction par la nécessité de « réorganiser » la coalition afin de la rendre plus opérationnelle et structurée. Il nomme en remplacement l’ancienne Première ministre Aminata Touré, déclenchant ainsi la riposte immédiate du PASTEF. Pour Ousmane Sonko, cette décision constitue une atteinte au rôle de son parti au sein de la coalition, et marque un tournant dans la relation déjà tendue entre le chef de l’Etat et le Premier ministre.
“ Et effectivement, les conséquences pourraient engendrer une crise institutionnelle. l’Exécutif entre les mains du président, qui risque d’être isolé par les législatives qui naturellement seraient contrôlées par le Premier ministre qui avait dirigé la liste lors de l’élection, lors des élections législatives. Effectivement, on va assister à ce qu’on appelle en communication une crise d’alignement stratégique, donc à virer vers une crise institutionnelle majeure.”
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Cette crise survient dans un contexte économique délicat pour le Sénégal. Le pays fait face à une dette record équivalente à 132 % de son PIB, tandis que le FMI a suspendu un programme d’aide de 1,8 milliard de dollars après la découverte de plus de 11 milliards USD de dettes cachées. Pour les observateurs, le bras de fer entre le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko pourrait fragiliser davantage la stabilité politique et économique du pays.
