À travers son film “Marcher sur l’eau”, qui a reçu le Prix du meilleur documentaire à la 27ème édition du FESPACO, l’actrice-réalisatrice Aïssa Maïga met en lumière les effets du réchauffement climatique sur les villages d’Afrique. L’un d’entre eux, situé au nord du Niger, baptisé Tatiste. S’il dispose aujourd’hui d’un forage lui permettant d’accéder à l’eau potable, il continue à l’instar d’autres villages, de subir de rudes conditions climatiques entraînées par la disparition progressive de la faune et de la flore.
Dans la région de l’Azawak, au nord du Niger, le village de Tatiste affronte sévèrement le réchauffement de la planète. Courage contre terre sèche, sans forage, ils bravaient auparavant les aléas, à la recherche d’un peu d’eau potable.
Quotidiennement, c’est contre poussières et rafales de vent sec que ses adolescents, pour de l’eau, défiaient la rudesse de la nature aride, désertant même l’école.
C’est cette réalité implacable, que décrit ici, dans ce film documentaire intitulé “Marcher sur l’eau”, l’actrice et réalisatrice Aïssa Maïga, qui sonne l’alarme, sur l’urgence climatique.
Aujourd’hui, un forage a été construit dans le village par l’ONG Amman Imman avec le soutien du gouvernement. Permettant aux déplacés de revenir chez eux ; aux enfants de suivre une scolarité régulière. Doté d’un réseau multi-village, le forage permet à plusieurs personnes d’accéder à la ressource.
Mais la difficile condition climatique décrite par Aïssa Maïga dans ce film traverse encore, glaçante, le continent. À travers le village nigérien de Tatiste, c’est un regard vers tous ces peuples nomades ou non… Tous ces habitants qui ont des sous-sols riches en eau souterraine, mais pas de forage…et qui continuent encore de “marcher sur de l’eau” à la recherche d’eau ; s’installent, se re-déplacent… avec l’espoir qu’un jour l’immense faune et flore renouent.
D’après un rapport de la Banque mondiale publié en mars 2018, sur les 140 millions de migrants climatiques potentiels dans le monde, quelque 86 millions d’Africains au sud du Sahara pourraient être concernés d’ici à 2050. Avec le réchauffement climatique, des milliers de villages se tarissent, se perdent dans les méandres des aléas. Les habitants tiennent tête, survivent… De rares arbres s’érigent et résistent…avec eux les populations alentour.
Prix du meilleur documentaire du décroché à cette 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) tenu du 16 au 23 octobre 2021, “Marcher sur l’eau” d’Aïssa Maïga sortira officiellement au cinéma le 10 novembre 2021. Au moment où se tient la 26ème conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, six ans après les négociations de 2015 en France, où les états du monde s’étaient engagés à limiter le réchauffement climatique mondial, à 2 °C.