Le Sénégal ambitionne d’être un leader sous régional pouvant répondre aux demandes actuelles et futures de l’Afrique de l’Ouest en produits pharmaceutiques abordables de qualité. Ceci passe d’abord par la production d’au moins 50% des besoins locaux. A l’occasion de la 4e édition des journées du médicament sous le thème «L’économie du médicament, le Sénégal face aux mutations du système sanitaire», les autorités ont estimé que le pays court un risque, au regard de sa dépendance à 95% au marché étranger. A cet effet, le programme gouvernemental à l’horizon 2050 adresse le défi de la souveraineté pharmaceutique et des différents mécanismes pour y parvenir.
Dans ses politiques publiques, le Sénégal s’est fixé pour objectif d’atteindre la souveraineté pharmaceutique d’ici 2035 en couvrant 50% de ses besoins en la matière. Mais face à la situation alarmante dans le secteur de la pharmacie, les défis à relever sont nombreux. Par exemple, 40% des pharmacies risquent de fermer si les circuits d’approvisionnement ne sont pas bien contrôlés.
Rendre le médicament plus accessible, ce sera des médicaments des qualités à moindre coût, c’est de ça dont nous avons besoin et puis faire face à ces ruptures récurrentes que nous connaissons parce que tant que nous ne parvenons pas à atteindre cette souveraineté pharmaceutique, malheureusement les pays auront tendance à approvisionner le marché local avant de penser à l’exportation. Donc il est risqué de nos jours de dépendre à 95 pour cent de l’industrie étrangère. Donc là comme objectif majeur, d’ici 2035 nous allons produire cinquante pour cent de nos besoins ici et je pense que on va y arriver avec l’appui de nos autorités.
Serigne Ahmadou Bamba Ndour, Président du syndicat des pharmaciens privés – Sénégal
Dénommé “Dakar Medical City”, le pays avait émis un projet consistant à mettre en place un centre de soins de référence et un hub pharmaceutique au niveau régional. Notons que le marché pharmaceutique sénégalais pesait 160 milliards de FCFA en 2019, soit 12% du marché africain. Dominé à 80% par le secteur privé et 20% par le secteur public, il connaît une croissance de 12% par an entre 2014 et 2019. Cette progression devrait être maintenue avec une croissance projetée de 10% par an d’ici à 2024.
Il faut le dire, le médicament est un maillon important dans le dispositif de santé publique. Et c’est aussi un maillon qui joue beaucoup dans l’économie sénégalaise. Ce que nous voulons c’est que les senegalais puissent avoir accès à des médicaments de qualité mais à moindre coût. Je pense que les journées du médicament vont permettre de réfléchir sur toutes ces questions.
Ibrahima SY, Ministre de la santé et de l’action sociale – Sénégal
Face à la tendance haussière que connaît l’industrie pharmaceutique, tirée par la croissance démographique et l’augmentation des dépenses de santé par habitant, les spécialistes, ministères sectoriels et partenaires se sont concertés pour définir une feuille de route afin de dégager les priorités pour l’atteinte des objectifs d’ici 2035.