L’Assemblée nationale sénégalaise a rejeté jeudi 15 décembre 2022 une motion de censure déposée contre le nouveau gouvernement par une coalition de l’opposition. À un peu plus d’un an de la présidentielle, la motion présentée par la coalition Yewwi Askan Wi (YAW, Libérons le peuple) n’a recueilli que 55 voix sur un total de 165 députés. La majorité requise était de 83 votes favorables. Une autre coalition d’opposition, Wallu (Sauvons le peuple, 27 députés.) s’est abstenue.
Cette motion de censure déposée par l’opposition et rejetée à l’Assemblée nationale fait suite à la déclaration de politique générale prononcée lundi 12 décembre 2022 par le Premier ministre Amadou Ba, à l’issue de laquelle ce dernier a refusé de se soumettre au vote des députés. La motion présentée par la coalition Yewwi Askan Wi (YAW, Libérons le peuple.) n’a recueilli que 55 votes favorables. Une majorité absolue de 83 sièges sur 165 était requise pour une destitution du gouvernement. Devant des représentants du peuple, le chef du gouvernement a regretté de s’être retrouvé devant les députés après la riposte donnée dans sa déclaration de politique générale pour répondre à cette motion de défiance.
« Par vote favorable, majorité requise, 83 députés ont voté pour la motion 55. En conséquence, l’assemblée n’a pas adopté la motion de censure.”
Amadou Mame Diop, président de l’Assemblée nationale du Sénégal
Pour le Premier ministre Amadou Ba ce rejet confirme, la confiance du peuple à l’endroit de la déclaration de politique gouvernementale qu’il avait présenté 72 heures avant.
« Personne n’a le droit de bloquer ce pays. Le peuple attend de nous un élan plus patriotique. Il nous observe. …. En levant le filtre sur vos observations, vous constaterez que les préoccupations des populations sont largement prises en compte par notre gouvernement, en matière de lutte contre la faim et la pauvreté, d’amélioration de la performance de l’Administration, de gouvernance transparente, d’éducation et de formation, de santé et de bien-être, de satisfaction des préoccupations des Sénégalais de l’extérieur, de gestion concertée de nos ressources naturelles. En définitive, il s’agit bien d’un gouvernement à l’écoute des besoins des populations et résolument engagé vers l’émergence. »
Amadou Ba, Premier ministre du Sénégal
Au Sénégal, la motion de censure est le principal moyen dont dispose un parlement pour montrer sa désapprobation envers la politique du gouvernement et le forcer à démissionner. Et cette motion de censure est la troisième de l’histoire politique du pays. La première motion de censure remonte à décembre 1962 et a entraîné la destitution de Mamadou Dia, président du conseil du gouvernement. La deuxième a eu cours sous le magistère de Macky Sall en décembre 2012 et n’avait pu mettre fin aux charges d’Abdoul Mbaye, Premier Ministre d’alors.